Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a signé mardi cinq nouvelles lois visant à réguler l’utilisation de l’intelligence artificielle, notamment en ce qui concerne les deepfakes et les clones numériques d’acteurs.
Ces lois, parmi les plus strictes des États-Unis, abordent deux grands domaines : l’influence potentielle de l’IA sur les élections et la protection des acteurs d’Hollywood contre la création de répliques numériques sans leur consentement.
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Lutte contre les deepfakes en période électorale
La Californie s’attaque directement à l’utilisation de l’IA dans les élections avec trois nouvelles lois. L’une des plus marquantes, la loi AB 2655, exige que les grandes plateformes en ligne comme Facebook ou X (anciennement Twitter) retirent ou étiquettent les deepfakes liés aux élections. Ces plateformes doivent également mettre en place des mécanismes permettant aux utilisateurs de signaler ces contenus. En outre, les candidats ou les élus peuvent solliciter une injonction si une plateforme ne se conforme pas à cette loi.
En parallèle, une autre loi, la 2355, impose des divulgations pour les publicités politiques générées par l’IA. Cela signifie que les deepfakes de personnalités publiques ou des publicités trompeuses devront être clairement identifiés comme étant générés par l’IA, contribuant à préserver la transparence durant les campagnes électorales.
La protection des droits des acteurs face aux clones numériques
Les deux autres lois signées par le gouverneur Newsom se concentrent sur la protection des droits des acteurs à Hollywood. La loi AB 2602 oblige les studios à obtenir le consentement d’un acteur avant de créer une réplique numérique de sa voix ou de son apparence. Cela permet de prévenir l’exploitation abusive des acteurs dans les productions, notamment avec l’évolution des technologies de création numérique.
Quant à la loi AB 1836, elle interdit la création de répliques numériques de comédiens décédés sans l’accord de leurs ayants droit. Cette réglementation vient en réponse à l’utilisation de répliques numériques dans des films comme Star Wars ou Alien, où des acteurs décédés ont été ramenés à la vie sans leur consentement direct.
Un débat toujours en cours autour de la régulation de l’IA
En plus des lois signées, Gavin Newsom examine actuellement 38 autres projets de loi liés à l’IA, dont le très discuté SB 1047, qui pourrait, selon certains, avoir un impact négatif sur l’écosystème open source de l’IA. Newsom a reconnu ces préoccupations et insiste sur la nécessité de trouver un équilibre entre la régulation des risques démontrables et les risques hypothétiques posés par l’IA.
Avec ces nouvelles mesures, la Californie se positionne en pionnière dans la régulation de l’IA, tout en continuant à explorer les voies d’une régulation plus globale et nuancée dans un domaine en pleine évolution.