Dans l’univers en pleine expansion de la robotique, OpenMind adopte une approche différente de la majorité des acteurs du marché.
Alors que beaucoup misent sur le matériel — moteurs, pinces, capteurs — cette startup de la Silicon Valley se concentre sur le cerveau logiciel des robots humanoïdes. Avec OM1, son système d’exploitation ouvert et agnostique en matière de matériel, OpenMind ambitionne de devenir l’équivalent d’Android pour les robots.
Fondée en 2024 par Jan Liphardt, professeur à Stanford, OpenMind part d’un constat simple : les robots capables de réaliser des tâches répétitives existent depuis des décennies. Mais l’arrivée de robots dans les foyers et dans des environnements humains exige une nouvelle couche logicielle, capable de penser et d’interagir plus naturellement, comme le ferait un être humain.
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OM1 : un OS conçu pour la collaboration humain-machine
L’objectif d’OpenMind est clair : créer un système d’exploitation intelligent, capable de permettre aux robots d’apprendre, de communiquer, de se coordonner et de s’adapter. Selon Jan Liphardt, ce n’est plus seulement une question de technologie, mais de relation de collaboration entre humains et machines. “Ce monde s’ouvre soudainement à des interactions inédites entre les humains et les machines”, affirme-t-il.
C’est dans ce contexte que l’entreprise a lancé FABRIC, un protocole qui permet aux robots de vérifier l’identité de leurs pairs, de partager du contexte et des données en temps réel. Contrairement aux humains, les machines peuvent apprendre presque instantanément. Grâce à FABRIC, un robot pourra transférer à un autre sa capacité à parler une langue, à effectuer une tâche ou à réagir dans une situation donnée — une révolution en termes d’apprentissage partagé.
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Des robots déjà en route pour les foyers
OpenMind ne se contente pas de théorie. La startup prévoit de livrer sa première flotte de dix chiens robots équipés d’OM1 dès septembre 2025. Pour Liphardt, il est essentiel de confronter la technologie au réel le plus tôt possible : “On s’attend pleinement à ce que les utilisateurs reviennent avec une longue liste de critiques et de suggestions. C’est à nous d’itérer très rapidement.”
L’approche est pragmatique : tester, apprendre, améliorer. OpenMind mise sur des tests fréquents pour identifier les usages concrets les plus prometteurs et adapter les capacités des robots aux attentes humaines.
Une levée de fonds stratégique pour accélérer
Pour soutenir cette vision, OpenMind a récemment levé 20 millions de dollars lors d’un tour de table mené par Pantera Capital, avec la participation de Coinbase Ventures, Ribbit, Pebblebed et plusieurs investisseurs stratégiques. Cette injection de capital doit permettre à l’entreprise de déployer rapidement ses robots et de continuer à développer OM1.
Avec sa philosophie d’ouverture, d’agilité et de coévolution entre humains et machines, OpenMind entend bien redéfinir les standards de la robotique domestique.