Anthropic vient d’annoncer le lancement d’un aperçu de recherche baptisé Claude for Chrome, une extension qui permet à son IA de s’intégrer directement dans le navigateur.
Réservée pour l’instant à un millier d’abonnés de l’offre Max (facturée entre 100 et 200 dollars par mois), cette innovation ouvre la voie à une nouvelle génération d’outils où l’intelligence artificielle n’est plus simplement un chatbot, mais un véritable assistant capable d’agir dans l’environnement de l’utilisateur. Concrètement, Claude peut s’afficher dans une fenêtre latérale et conserver le contexte de navigation, ce qui lui permet de répondre plus efficacement aux requêtes ou même d’exécuter certaines tâches sur demande.
Lire aussi :
- Spotify lance la messagerie intégrée : cette nouvelle fonction de chat fera-t-elle de l’app bien plus qu’une simple plateforme de streaming ?
- Chatbots flatteurs : simple empathie ou manipulation psychologique ?
Un marché en pleine effervescence
Cette annonce illustre la bataille qui s’intensifie autour des navigateurs augmentés par l’IA. Perplexity a déjà lancé son propre navigateur, Comet, intégrant un agent dédié, tandis qu’OpenAI travaillerait sur une solution similaire. De son côté, Google a récemment enrichi Chrome de fonctionnalités liées à son modèle Gemini. Le navigateur devient ainsi un terrain stratégique : c’est l’interface la plus utilisée par les internautes et donc la porte d’entrée idéale pour intégrer des agents intelligents capables d’automatiser des recherches, d’organiser des tâches ou de filtrer l’information en temps réel. La compétition s’annonce d’autant plus cruciale que Google est dans le viseur d’une affaire antitrust qui pourrait fragiliser son monopole avec Chrome, attisant les convoitises d’acteurs comme Perplexity ou OpenAI, intéressés par une éventuelle acquisition.
Des risques de sécurité bien réels
Donner à une IA un accès direct au navigateur n’est pas sans risque. Anthropic le reconnaît et indique avoir mis en place plusieurs protections contre les attaques par injection de prompt, une faille déjà observée dans le navigateur Comet. L’entreprise affirme avoir réduit le taux de succès de ces attaques de près de moitié, mais reste prudente en rappelant que ce lancement est avant tout une phase de test. Par défaut, Claude ne peut pas accéder à certains sites sensibles (services financiers, contenus pour adultes, plateformes de piratage) et demande systématiquement l’autorisation avant d’effectuer des actions à haut risque, comme publier ou partager des données personnelles. Cette transparence vise à instaurer un climat de confiance, élément clé pour séduire un public encore méfiant vis-à-vis des agents autonomes.
Vers une nouvelle ère d’assistants numériques
Avec ce projet, Anthropic poursuit une stratégie claire : transformer Claude en assistant polyvalent capable de dépasser le simple rôle de générateur de texte. Déjà, en 2024, l’entreprise avait testé un agent capable de contrôler l’écran d’un PC, mais les performances étaient jugées trop limitées. Aujourd’hui, avec l’évolution rapide des modèles dits « agentiques », l’expérience est bien plus fluide. Si l’initiative réussit, Claude pour Chrome pourrait marquer une étape décisive vers un futur où les navigateurs deviennent de véritables plateformes de productivité augmentées par l’IA, capables de gérer nos projets, nos recherches et même nos communications en ligne.