Le Japon fait face à des défis structurels majeurs : vieillissement démographique, pénurie de main-d’œuvre et lenteur dans la transformation numérique.
Bien que l’adoption de solutions digitales se soit intensifiée depuis l’introduction de la facturation électronique en 2023, les taux de réussite des projets de transformation restent faibles, oscillant entre 4 % et 16 % selon les secteurs. C’est dans ce contexte que LayerX, une startup japonaise spécialisée dans les logiciels SaaS dopés à l’intelligence artificielle, s’impose comme un acteur clé. Fondée en 2018 par Yoshinori Fukushima, la société a pour mission de réduire la charge de travail administrative des entreprises à travers l’automatisation de la finance, des achats, de la fiscalité et des ressources humaines.
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Une levée record et une croissance fulgurante
LayerX vient d’annoncer une levée de fonds de 100 millions de dollars en série B, menée par le fonds américain Technology Cross Ventures (TCV), marquant le tout premier investissement de ce géant du capital-risque dans une startup japonaise. L’opération porte le financement total de l’entreprise à près de 192 millions de dollars, un record pour une société de seulement sept ans. Cette levée permet de consolider la croissance fulgurante de son produit phare, Bakuraku, une suite qui automatise la gestion des dépenses, le traitement des factures et les flux financiers. Déjà utilisée par plus de 15 000 entreprises, elle séduit aussi bien des groupes internationaux comme MUFG que des sociétés emblématiques japonaises telles qu’Ippudo, l’Imperial Hotel ou Sekisui Chemical. La startup affirme être en bonne voie pour devenir la société SaaS la plus rapide du Japon à atteindre 10 milliards de yens de revenus récurrents, soit environ 68 millions de dollars.
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Une stratégie axée sur l’IA et l’expansion sectorielle
La particularité de LayerX réside dans son approche IA-native. Outre Bakuraku, la société a lancé Ai Workforce, une solution générative qui optimise les flux de travail en exploitant les données internes des entreprises, et Alterna, une plateforme de titres financiers numériques. Le fondateur, ancien étudiant en apprentissage machine à l’Université de Tokyo et créateur de l’application Gunosy, mise sur une stratégie ambitieuse : non seulement améliorer continuellement les fonctions d’automatisation (comme l’auto-saisie et la reconnaissance intelligente de documents), mais aussi développer des agents IA capables de prendre en charge des processus entiers de manière sécurisée.
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D’ici 2030, l’objectif affiché est clair : atteindre 100 milliards de yens de chiffre d’affaires récurrent annuel (environ 680 millions de dollars), dont la moitié proviendrait de l’activité liée aux agents IA. Pour soutenir cette ambition, LayerX prévoit de doubler son effectif d’ici 2028, passant de 430 employés actuellement à près de 1 000.
