La démocratie repose sur le dialogue, mais parvenir à un consensus reste un défi, surtout dans un monde marqué par les tensions politiques et les divergences d’intérêts.
Alors que certains reprochent à la technologie d’aggraver les divisions, une jeune startup baptisée Complex Chaos veut démontrer l’inverse. Fondée par Tommy Lorsch et Maya Ben Dror, elle développe des outils basés sur l’intelligence artificielle pour aider des groupes à trouver un terrain d’entente plus rapidement et de manière plus inclusive.
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L’IA comme facilitateur de coopération
L’idée est née d’un constat simple : les gens utilisent déjà l’IA pour obtenir des explications simplifiées, comme lorsqu’ils demandent à un modèle de leur expliquer un sujet « comme s’ils avaient 5 ans ». Lorsch s’est alors demandé si cette capacité pouvait être utilisée pour faciliter les discussions collectives et favoriser la compréhension mutuelle.
Contrairement aux logiciels de collaboration classiques (Slack, Google Docs…), Complex Chaos ne cherche pas seulement à organiser l’information mais à encourager la coopération. Normalement, ce rôle est assuré par des facilitateurs humains, mais ce travail devient lourd lorsqu’il implique plusieurs fuseaux horaires ou de grandes négociations internationales. L’IA pourrait automatiser une partie de ce processus en générant des questions, en résumant des documents volumineux et en proposant des points de convergence.
Inspirée par la Habermas Machine de Google, conçue pour créer des déclarations de consensus intégrant les points de vue majoritaires et minoritaires, l’équipe de Complex Chaos combine cette approche avec des outils comme ChatGPT pour créer une plateforme d’aide à la décision collective.
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Un test prometteur lors de négociations climatiques
La startup a déjà testé sa solution auprès de jeunes délégués de neuf pays africains réunis à Bonn, en Allemagne, pour préparer des négociations sur le climat. L’objectif : permettre à ces délégations de se mettre d’accord en bloc avant les discussions officielles. Résultat : selon Complex Chaos, le temps de coordination aurait été réduit de 60 %, et 91 % des participants estiment que l’IA les a aidés à voir des perspectives qu’ils n’auraient pas envisagées autrement.
Un tel gain d’efficacité pourrait changer la dynamique des négociations internationales. Souvent, les discussions se bloquent parce que les délégations doivent interrompre les débats pour réévaluer leur position commune. Un outil capable de fluidifier ce processus réduirait les frictions et permettrait d’avancer plus vite sur des sujets cruciaux comme le climat.
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Des applications aussi pour les entreprises
Si Complex Chaos affiche un enthousiasme particulier pour les enjeux environnementaux, ses fondateurs veulent aussi convaincre les entreprises. La planification stratégique annuelle d’une grande société peut durer plusieurs mois à cause des allers-retours entre équipes et départements. L’IA pourrait ici aussi réduire drastiquement les délais, en générant des propositions de consensus plus rapidement.