Les candidats à la recherche d’un emploi devront bientôt s’habituer à passer leurs premiers entretiens… avec une intelligence artificielle.
La startup Alex, spécialisée dans le recrutement automatisé, vient d’annoncer une levée de fonds de 17 millions de dollars en série A, menée par Peak XV Partners avec la participation de Y Combinator et d’autres investisseurs stratégiques. Son objectif : déléguer aux algorithmes les tâches fastidieuses de présélection afin de libérer du temps pour les recruteurs humains.
Lire aussi :
- L’IA de Maximor peut-elle vraiment mettre fin à la dépendance d’Excel en comptabilité ?
- Comment Paid veut-elle révolutionner la facturation des agents IA avec un modèle basé sur les résultats ?
Des entretiens préliminaires menés par une IA
Fondée il y a environ 18 mois par Aaron Wang, ancien de Facebook et ex-quant dans un hedge fund, Alex a conçu un outil vocal d’IA capable de réaliser des entretiens téléphoniques ou vidéo de manière autonome. Dès qu’un candidat postule, l’IA peut le contacter, poser des questions standardisées sur son parcours, ses attentes salariales ou sa disponibilité, et générer un compte rendu pour le recruteur.
Selon Wang, la solution réalise déjà des milliers d’entretiens par jour et collabore avec des clients prestigieux : grandes entreprises du Fortune 100, chaînes de restauration nationales, institutions financières et cabinets d’audit du Big Four. S’il reste discret sur les noms, il affirme que l’outil accélère le recrutement et facilite la sélection des profils les plus pertinents.
Un marché en pleine effervescence
L’essor de l’IA appliquée au recrutement séduit de plus en plus d’investisseurs. La levée de fonds d’Alex suit un premier financement seed de 3 millions de dollars obtenu en 2024. Elle s’inscrit dans une dynamique où plusieurs jeunes pousses comme HeyMilo, ConverzAI ou Ribbon cherchent à s’imposer.
Leur promesse est claire : réduire la charge de travail des recruteurs souvent noyés sous des centaines de candidatures. En confiant à l’IA la phase de filtrage initiale, ces solutions laissent aux équipes RH le soin de se concentrer sur les candidats réellement qualifiés et sur la construction d’une relation humaine plus riche.
Les investisseurs voient dans cette tendance une adoption inévitable par les entreprises, attirées par les gains de productivité et la standardisation du processus.
Une vision à long terme : dépasser LinkedIn
Au-delà de l’automatisation des premiers entretiens, Alex nourrit une ambition plus vaste. La startup veut bâtir une base de données professionnelle plus riche que LinkedIn, en s’appuyant sur l’analyse des conversations d’embauche.
« Un entretien de dix minutes m’en dit bien plus sur un candidat que son profil LinkedIn », explique Aaron Wang. À terme, l’entreprise espère compiler des millions d’échanges pour créer un écosystème de profils dynamiques, où les compétences, la personnalité et la motivation ressortent mieux que dans les CV traditionnels.
Avec ses 17 millions de dollars levés, Alex entend accélérer la transformation du recrutement par l’IA. Si la startup réussit son pari, elle pourrait non seulement réinventer la présélection des candidats, mais aussi redessiner le paysage des plateformes professionnelles en allant au-delà de LinkedIn.