Le lancement de Sora, la nouvelle application sociale d’OpenAI inspirée de TikTok et remplie de vidéos générées par IA, provoque déjà des débats en interne.
Si certains chercheurs saluent la prouesse technique, d’autres s’inquiètent des risques liés à la diffusion de contenus trompeurs et du décalage croissant entre la mission initiale à but non lucratif de l’entreprise et ses ambitions commerciales.
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Des chercheurs partagés entre admiration et inquiétude
À peine dévoilée, Sora suscite de nombreux commentaires sur X (anciennement Twitter). John Hallman, chercheur en pré-entraînement, a reconnu avoir été “effrayé” à l’idée de lancer un flux vidéo entièrement basé sur l’IA, même s’il considère que l’équipe a fait de son mieux pour limiter les dérives. Boaz Barak, chercheur associé à Harvard, partage ce mélange d’enthousiasme et de crainte, soulignant qu’il est prématuré de se féliciter de ne pas reproduire les erreurs des autres réseaux sociaux.
Certains anciens employés, comme Rohan Pandey, en ont profité pour rappeler que d’autres usages de l’IA existent, citant son nouveau projet Periodic Labs, destiné à accélérer la recherche scientifique. Ces réactions reflètent une inquiétude croissante : OpenAI ne prend-elle pas le risque de s’éloigner de son rôle de laboratoire éthique, au profit d’un modèle calqué sur les plateformes sociales addictives ?
Un équilibre fragile entre mission et business
La tension n’est pas nouvelle : OpenAI est à la fois le laboratoire pionnier de l’AGI et l’une des entreprises technologiques à la croissance la plus rapide au monde. Pour Sam Altman, PDG d’OpenAI, les produits destinés au grand public comme ChatGPT ou désormais Sora servent avant tout à financer la recherche de long terme. Selon lui, montrer des “produits cools” tout en générant des revenus est indispensable pour supporter l’énorme besoin en puissance de calcul.
Mais ce discours peine à rassurer. Les régulateurs, notamment en Californie, examinent de près la transformation d’OpenAI vers un modèle lucratif et rappellent que la mission de sécurité au service de l’humanité doit rester centrale. La sortie de Sora, une application conçue pour divertir, semble accentuer cette contradiction en donnant l’image d’une entreprise plus proche d’un réseau social que d’un centre de recherche.
Sora, innovation ou répétition des erreurs du passé ?
OpenAI promet de ne pas tomber dans les travers de TikTok ou Instagram, en affirmant que Sora n’est pas optimisé pour le temps passé mais pour la création de contenu. Des garde-fous sont annoncés : alertes en cas de défilement excessif, priorisation des contenus venant de proches, et absence d’optimisation pour “l’addiction”. Pourtant, dès son premier jour, des signes familiers apparaissent, comme les réactions dynamiques qui stimulent artificiellement l’engagement.
Sora d’OpenAI : La révolution de la vidéo par IA entre promesses et préoccupations
Le lancement de Sora ne marque pas seulement une expansion commerciale d’OpenAI, il met en lumière le paradoxe fondateur de l’entreprise : concilier une mission éthique et universelle avec les réalités économiques d’une société en quête de leadership mondial.
