Bilal Abu-Ghazaleh, ancien cadre de Scale AI, mise désormais sur le Moyen-Orient pour bâtir un géant régional de l’intelligence artificielle.
Sa jeune entreprise, 1001 AI, entend transformer des secteurs essentiels tels que l’aviation, la logistique, la construction et l’énergie grâce à une plateforme d’orchestration décisionnelle basée sur l’IA. À peine deux mois après sa création, la startup a levé 9 millions de dollars lors d’un tour de financement mené par CIV, General Catalyst et Lux Capital, avec la participation d’investisseurs influents comme Chris Ré, Amjad Masad (Replit) ou encore Amira Sajwani (DAMAC).
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Une IA au service des infrastructures critiques
1001 AI se positionne sur un marché colossal : celui des inefficacités opérationnelles dans les grandes infrastructures de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Selon Abu-Ghazaleh, plus de 10 milliards de dollars sont perdus chaque année dans des retards, gaspillages et erreurs humaines au sein d’industries stratégiques comme les aéroports, les ports et le pétrole.
La solution de 1001 AI vise à automatiser la prise de décision en temps réel. En intégrant les données des systèmes existants, l’IA est capable de recommander ou d’exécuter directement des actions pour améliorer la productivité. Par exemple, dans un aéroport, elle peut réaffecter automatiquement les équipes de nettoyage, rerouter un camion de carburant ou optimiser la rotation des vols — sans intervention humaine.
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Une approche inspirée de la Silicon Valley, adaptée au Golfe
Fort de son expérience aux États-Unis, Abu-Ghazaleh a souhaité importer la rigueur technologique de la Silicon Valley dans un contexte régional en pleine mutation. Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite investissent massivement dans l’IA à travers des initiatives publiques comme G42 ou le National Center for AI, faisant de la région un laboratoire mondial de l’innovation numérique.
Contrairement à de nombreuses startups focalisées sur les logiciels d’entreprise, 1001 AI cible le monde physique. “Nous sommes convaincus que l’IA capable d’optimiser les infrastructures réelles — aéroports, ports, chantiers — aura un impact bien plus important ici qu’ailleurs”, affirme Deena Shakir, partenaire chez Lux Capital.
Un modèle collaboratif et évolutif
L’équipe de 1001 AI travaille main dans la main avec ses clients à travers des sprints de co-développement pour adapter son système aux besoins spécifiques de chaque industrie. Le premier déploiement commercial, prévu avant la fin de l’année, concernera le secteur de la construction.
Grâce à cette approche, Abu-Ghazaleh ambitionne de faire de 1001 AI la couche d’orchestration incontournable des industries du Golfe d’ici cinq ans, avant d’étendre son modèle à l’international.
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En s’attaquant à des secteurs où la moindre amélioration d’efficacité se traduit par des économies massives, 1001 AI ne se contente pas de suivre la vague de l’intelligence artificielle : elle cherche à redéfinir le futur industriel du Moyen-Orient.