OpenAI vient de lancer ChatGPT Atlas, un navigateur web alimenté par l’intelligence artificielle, censé transformer notre manière d’explorer Internet.
Mais une question persiste : à qui ces navigateurs s’adressent-ils vraiment ? Et surtout, les utilisateurs ont-ils réellement besoin de ce type d’outil au quotidien ?
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Des promesses d’efficacité qui peinent à convaincre
Les navigateurs IA comme ChatGPT Atlas ou Comet de Perplexity promettent une navigation plus fluide grâce à des “agents” capables de cliquer, remplir des formulaires et effectuer des recherches à votre place. En théorie, ils devraient simplifier la vie des internautes. En pratique, les bénéfices restent limités.
Comme le souligne le journaliste Max Zeff, les gains d’efficacité sont “légèrement perceptibles, mais loin d’être révolutionnaires.” Observer un agent IA parcourir lentement une page pour accomplir une tâche simple — comme ajouter les ingrédients d’une recette à une liste de courses — n’a rien d’impressionnant. Ces outils, souvent présentés comme des assistants du futur, ressemblent davantage à des démonstrations technologiques qu’à de véritables atouts pratiques.
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Le défi de l’adoption et du modèle économique
Les tentatives pour concurrencer Chrome, Safari ou Firefox ont toujours échoué. La raison ? Créer un navigateur rentable est presque impossible sans un modèle économique solide. La plupart des entreprises qui ont essayé ont fini par abandonner, incapables de générer des revenus significatifs.
Cependant, OpenAI dispose d’un avantage majeur : ses ressources financières quasi illimitées. Contrairement à d’autres acteurs, la firme n’a pas besoin de rentabiliser immédiatement Atlas. Elle peut se permettre de le laisser évoluer, d’expérimenter et d’attirer un public au fil du temps. C’est une stratégie de long terme, où l’objectif n’est pas de battre Safari demain, mais de façonner une nouvelle façon d’interagir avec le web.
Une révolution encore en quête de sens
L’idée d’un “web agentique” — où les IA naviguent et agissent à notre place — fascine autant qu’elle interroge. Pour beaucoup d’utilisateurs, la navigation traditionnelle reste plus intuitive et directe. Comme le note le journaliste Sean O’Kane, “le besoin d’un navigateur IA n’est pas encore évident pour le grand public.”
En outre, des inquiétudes subsistent autour de la sécurité et de la confidentialité, déjà pointées dans d’autres navigateurs IA. Tant que ces technologies n’auront pas prouvé leur fiabilité et leur réelle valeur ajoutée, il est probable que la majorité des internautes préfèrent rester sur leurs habitudes — Safari, Chrome ou Firefox — plutôt que d’adopter une innovation encore floue.
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Ainsi, malgré l’enthousiasme des géants de l’IA, les navigateurs intelligents semblent encore chercher leur véritable public.

