Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk et sa transformation en X, de nombreux utilisateurs cherchent des alternatives.
Mastodon, Post ou Spill ont tenté leur chance, mais c’est Bluesky qui attire aujourd’hui le plus l’attention. Conçu à l’origine par Jack Dorsey, l’ancien patron de Twitter, Bluesky mise sur la décentralisation et une approche plus transparente pour séduire les déçus de X.
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Une plateforme décentralisée et indépendante
Bluesky repose sur le protocole AT, un cadre open source qui permet aux développeurs extérieurs de créer leurs propres applications sociales. Contrairement à X, Bluesky ne dépend pas d’un système fermé : la fédération promise doit permettre à chacun d’emmener ses abonnés et ses données vers d’autres services compatibles. Cette philosophie donne plus de liberté aux utilisateurs et limite la dépendance à une seule entreprise.
Le projet, lancé en 2019 alors que Dorsey dirigeait encore Twitter, est devenu totalement indépendant depuis 2021. Aujourd’hui, il est dirigé par Jay Graber, et Dorsey ne siège plus au conseil. Cette indépendance est au cœur de son identité.
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Une expérience proche de Twitter, mais modernisée
À l’usage, Bluesky ressemble beaucoup à X : publications de 256 caractères, possibilité d’ajouter des photos, de commenter, aimer ou partager. L’application propose aussi un fil personnalisé « Découvrir », un pack de démarrage pour guider les nouveaux inscrits, et même un flux vidéo vertical qui rappelle TikTok. Les profils intègrent photo, biographie, statistiques et abonnés, et depuis 2025 un onglet vidéo complète l’expérience.
Bluesky a récemment ajouté la messagerie privée, encore limitée aux échanges individuels, et un système de coche bleue pour identifier les personnalités notables. L’ergonomie, plus simple que celle de Mastodon, contribue à sa popularité.
Une croissance rapide mais encore limitée
En février 2025, Bluesky a franchi le cap des 30 millions d’utilisateurs. Sa progression a été alimentée par des décisions controversées de X, comme la modification de la fonction de blocage ou l’utilisation du contenu public pour entraîner des IA. Des personnalités comme Barack Obama, Hillary Clinton, Guillermo del Toro ou encore Alexandria Ocasio-Cortez ont rejoint la plateforme, tout comme des médias tels que Bloomberg et le Washington Post. Cette visibilité a renforcé son attractivité.
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Bluesky reste toutefois loin des 275 millions d’utilisateurs actifs mensuels de Threads. Pour continuer à croître, l’entreprise prépare un modèle économique basé sur des abonnements premium, baptisé Bluesky+, sans recourir massivement à la publicité ni à la revente de données.
En misant sur la décentralisation, une expérience familière et une communauté en expansion, Bluesky espère s’imposer comme une alternative crédible à X. Mais pour transformer l’essai, il lui faudra maintenir sa dynamique et convaincre au-delà des utilisateurs déçus par Twitter.