Une polémique inattendue a éclaté cette semaine autour de ChatGPT, l’assistant conversationnel d’OpenAI.
Plusieurs utilisateurs ont découvert que des conversations partagées publiquement sur la plateforme étaient accessibles via Google, Bing et d’autres moteurs de recherche, simplement en filtrant les résultats pour le domaine https://chatgpt.com/share
. Résultat : des échanges parfois personnels, professionnels ou absurdes sont devenus visibles au grand public… sans que tous les utilisateurs en aient pleinement conscience.
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Une fonctionnalité expérimentale mais trop risquée
OpenAI a rapidement réagi après la publication initiale de cette découverte. Dans une mise à jour, l’entreprise a indiqué avoir désactivé la fonction qui rendait les liens partageables indexables par les moteurs de recherche, expliquant que l’expérience avait “introduit trop de risques d’exposition accidentelle”.
Concrètement, les conversations ChatGPT ne deviennent publiques que si l’utilisateur clique manuellement sur “Partager”, puis sur “Créer un lien”. Une fois le lien généré, il est même possible de désactiver l’option “découvrable par les moteurs de recherche”. Cependant, de nombreux utilisateurs n’ont pas mesuré l’impact réel de ce choix, notamment sur la protection de leur vie privée.
Des exemples révélateurs… et embarrassants
Dans les résultats indexés, certains chats semblent anodins — recettes de cuisine, conseils pour la rénovation d’une salle de bain, ou vulgarisation scientifique. Mais d’autres dévoilent des contenus très personnels. L’un des exemples les plus frappants concerne une personne demandant à ChatGPT de réécrire son CV : il a été possible de retrouver son profil LinkedIn… et de constater qu’elle n’a pas obtenu le poste visé.
D’autres cas, plus loufoques, montrent des utilisateurs testant les limites de l’IA avec des questions absurdes ou provocantes, comme un guide fictif intitulé “Comment utiliser un micro-ondes sans invoquer Satan”. Si ces échanges peuvent prêter à sourire, ils révèlent surtout la facilité avec laquelle des données supposées privées peuvent devenir publiques.
Un rappel sur les limites du partage en ligne
Cet épisode met en lumière un phénomène bien connu mais souvent négligé : tout contenu partagé en ligne, même via un lien privé, peut potentiellement devenir public. OpenAI précise que cette indexation s’inscrivait dans un test visant à faciliter le partage de conversations utiles tout en laissant le contrôle à l’utilisateur. Mais dans la pratique, la frontière entre contenu privé et public reste floue, surtout pour les utilisateurs non avertis.
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Google, de son côté, a rappelé que les éditeurs de pages web — ici OpenAI — sont seuls responsables de leur visibilité dans les résultats de recherche. Ce n’est donc pas un bug des moteurs de recherche, mais une conséquence logique de liens publiquement accessibles.