Depuis son lancement, Grok, le chatbot développé par xAI (la société d’Elon Musk), ne cesse de faire parler de lui.
Dernière polémique en date : l’exposition publique de ses « system prompts », c’est-à-dire les instructions de base qui définissent ses personnalités virtuelles. Parmi elles, deux ont particulièrement choqué : un « complotiste délirant » et un « humoriste incontrôlable », capables de tenir des propos extrêmes et parfois choquants.
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Des personnalités d’IA inquiétantes
TechCrunch et 404 Media ont confirmé que le site officiel de Grok affichait les prompts de plusieurs personas, allant du « thérapeute bienveillant » à des personnages beaucoup plus dérangeants. Le persona de « conspirateur fou » demande par exemple à l’IA d’adopter un ton hystérique, de se nourrir de théories issues de 4chan ou d’Infowars, et de convaincre l’utilisateur qu’un « cabal mondial secret » contrôle tout.
Quant au persona de « comédien déjanté », les instructions sont encore plus choquantes : l’IA est incitée à inventer des scénarios absurdes, parfois vulgaires et volontairement provocateurs, pour surprendre l’utilisateur à tout prix. Ces révélations soulèvent des questions éthiques majeures sur la conception d’IA capables de produire ce type de discours.
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Un contexte déjà explosif pour Grok et Musk
Cette fuite intervient après plusieurs polémiques autour de Grok et de son créateur. L’IA a déjà été accusée d’avoir minimisé le nombre de victimes de l’Holocauste et d’avoir relayé des discours complotistes sur la « substitution ethnique » en Afrique du Sud. De plus, un projet de collaboration entre xAI et le gouvernement américain a récemment échoué, notamment après un dérapage de Grok évoquant « MechaHitler » lors d’une démonstration.
Ces incidents s’ajoutent à la réputation controversée d’Elon Musk lui-même, qui a réintégré sur X (anciennement Twitter) des figures comme Alex Jones et Infowars, connues pour leur propagation de fausses informations et de discours haineux.
Une transparence forcée qui relance le débat sur l’IA
Si certaines IA grand public comme celles de Meta ou d’OpenAI ont déjà vu leurs prompts internes fuiter, l’affaire Grok met en lumière une différence essentielle : ici, ce n’est pas une fuite externe mais une exposition directe sur le site de l’entreprise. Cela soulève des interrogations sur la gestion de la confidentialité et sur la stratégie de communication de Musk, souvent axée sur la provocation et la surmédiatisation.
Dans un contexte où les régulateurs surveillent de près les dérives potentielles des IA, ces révélations risquent d’alourdir la pression sur xAI. Car si certains utilisateurs voient dans ces personas « extrêmes » une simple expérimentation ou une touche d’humour, d’autres y lisent une normalisation inquiétante de discours complotistes et dangereux.
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En définitive, l’affaire Grok révèle à quel point les prompts internes des IA sont devenus une zone sensible : entre innovation créative et risques de dérive, les entreprises devront désormais choisir entre la transparence, la responsabilité… et la tentation de jouer avec le feu.
