Karen Hao, auteure du livre Empire of AI, explore l’ascension fulgurante de l’intelligence artificielle, notamment de l’AGI (Artificial General Intelligence), et ses conséquences sur notre société.
Dans son ouvrage, Hao compare OpenAI, l’une des principales entreprises à la tête de cette révolution, à un empire dont l’idéologie justifie une expansion rapide et souvent coûteuse.
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L’idéologie de l’AGI : Une quête impériale
La promesse de l’AGI est d’offrir une intelligence artificielle capable de surpasser l’humain dans tous les domaines économiques, prétendant ainsi bénéficier à l’humanité dans son ensemble. OpenAI se positionne comme l’évangéliste de cette vision, avec l’objectif de propulser l’AGI dans un avenir d’abondance économique et de progrès scientifique. Mais Karen Hao met en lumière une réalité bien différente. Elle compare cette idéologie à celle des anciennes puissances coloniales qui, au nom de la “mission civilisatrice”, ont exploité des ressources au mépris de leur propre mission.
Hao va jusqu’à affirmer qu’OpenAI, à travers son pouvoir économique et politique, a désormais plus d’influence que certains États-nations. Cette puissance soulève des questions sur l’impact de cette domination idéologique sur la société et la politique mondiale.
Les coûts humains et environnementaux de l’AGI
Derrière les promesses d’un avenir meilleur, Hao souligne les graves conséquences environnementales et humaines de la course à l’AGI. Le déploiement massif de l’IA, alimenté par des supercalculateurs et de vastes bases de données, entraîne une consommation d’énergie énorme et des dégâts environnementaux notables. Mais ce n’est pas tout. Hao documente également les conditions de travail dans les pays en développement, où des employés sont exposés à des contenus choquants et mal rémunérés pour des tâches de modération de contenu et d’étiquetage des données. Ces travailleurs invisibles paient un lourd prix pour un progrès qui semble n’être qu’une promesse lointaine.
L’illusion d’une course contre la Chine
Une autre dimension abordée par Hao est la course à l’IA, notamment contre la Chine, souvent présentée comme une mission idéologique. Hao critique cette notion, soulignant que plutôt que de favoriser la liberté mondiale, la course à l’AGI a exacerbée les tensions géopolitiques. Ce paradoxe montre que, loin d’être un levier de progrès, l’AGI pourrait renforcer les divisions mondiales et mener à une surveillance accrue.
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L’AGI est souvent vue comme la clé de l’avenir, mais Hao invite à réfléchir aux véritables coûts associés à cette quête. Si les promesses d’un avenir meilleur sont séduisantes, les conséquences de cette expansion idéologique de l’IA pourraient se révéler plus destructrices qu’édifiantes.