La question de la monétisation des applications d’intelligence artificielle est sur toutes les lèvres.
Alors que la plupart des services misent sur des abonnements premium, une jeune pousse baptisée Koah parie sur un autre modèle : la publicité intégrée directement dans les interactions avec les IA. La startup vient de lever 5 millions de dollars en financement d’amorçage, avec l’ambition de devenir la couche de monétisation incontournable pour les apps d’IA grand public.
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Pourquoi miser sur la publicité dans l’IA ?
Jusqu’ici, la majorité des applications d’IA fonctionnaient grâce aux abonnements payants, un modèle adapté aux utilisateurs dits « prosumers », généralement situés dans les pays les plus riches. Mais, comme l’explique le cofondateur et PDG Nic Baird, cette approche atteint rapidement ses limites.
Un développeur qui lance une app populaire en Amérique latine, par exemple, n’aura pas de mal à atteindre des millions d’utilisateurs. Mais si ces derniers refusent de payer 20 dollars par mois, comment couvrir les coûts élevés d’inférence ? Pour Koah, la réponse est simple : introduire des publicités contextuelles directement dans les conversations.
Des premiers résultats encourageants
Koah a déjà commencé à travailler avec plusieurs applications comme Luzia (assistant IA), Heal (app pour les parents), Liner (outil de recherche étudiant) et DeepAI (plateforme créative). Les premiers annonceurs incluent des noms comme UpWork, General Medicine ou encore Skillshare.
Ces annonces apparaissent comme du contenu sponsorisé, insérées aux moments les plus pertinents. Par exemple, un utilisateur demandant des conseils pour lancer une startup pourrait voir une publicité d’UpWork proposant de recruter des freelances.
Les chiffres semblent prometteurs : un taux de clics moyen de 7,5 %, et certains partenaires ayant généré jusqu’à 10 000 dollars de revenus en 30 jours. Selon Baird, ces publicités auraient même un impact positif sur l’engagement, car elles apportent parfois une valeur ajoutée en lien direct avec la requête de l’utilisateur.
Une vision soutenue par les investisseurs
Le tour de table de 5 millions de dollars a été mené par Forerunner, avec la participation de South Park Commons et d’Andrew Karam, cofondateur d’AppLovin. Nicole Johnson, associée chez Forerunner, souligne que la monétisation est « l’éléphant dans la pièce » pour les créateurs d’IA et les investisseurs. Miser uniquement sur les abonnements mène rapidement à la fatigue et au désabonnement.
Pour elle, il est évident que plusieurs modèles de revenus coexisteront dans l’IA grand public, et que la publicité jouera un rôle central, comme ce fut le cas pour la plupart des services internet des vingt dernières années. Koah, estime-t-elle, construit ainsi la brique essentielle pour rendre ces applications viables à grande échelle.
En combinant pertinence publicitaire et intégration fluide dans les conversations, Koah veut s’imposer comme la solution de référence pour la monétisation des apps d’IA. Si le pari réussit, il pourrait transformer l’économie des chatbots et assistants intelligents, notamment dans les régions où les abonnements premium sont difficilement soutenables.