Depuis sa création en 2018, Runway s’est imposée comme un acteur majeur de l’IA créative grâce à ses modèles génératifs capables de produire des images et des vidéos ultra-réalistes.
Avec le lancement de Gen-4 en mars dernier et de Runway Aleph en juillet, la start-up new-yorkaise a franchi un cap technologique important. Mais si l’entreprise s’est d’abord tournée vers l’industrie du divertissement, ses ambitions vont désormais bien au-delà.
Selon Anastasis Germanidis, cofondateur et CTO, les progrès de ses modèles ouvrent des perspectives inédites dans des domaines stratégiques comme la robotique et les véhicules autonomes. Plusieurs entreprises de ces secteurs ont déjà contacté Runway afin d’explorer l’usage de ses simulations réalistes pour entraîner leurs systèmes.
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La simulation comme levier pour l’entraînement des robots
Former un robot ou une voiture autonome uniquement dans le monde réel coûte cher, prend beaucoup de temps et reste difficile à mettre à l’échelle. Runway propose une alternative avec ses modèles capables de recréer des environnements virtuels proches de la réalité. Ces mondes simulés permettent de répéter des scénarios précis à l’infini, de tester des variables isolées et d’analyser les conséquences d’actions spécifiques sans devoir recréer les conditions physiques à chaque essai.
« Vous pouvez tester différents comportements dans un même contexte sans altérer les autres paramètres de l’environnement », explique Germanidis. Cela donne aux industriels la possibilité d’affiner les politiques de navigation et d’interaction de leurs robots à moindre coût, tout en accélérant le processus d’apprentissage. Bien que ces simulations ne remplaceront jamais totalement les tests réels, elles représentent un gain de temps et de ressources considérable pour ces entreprises.
Un marché en pleine expansion et des investisseurs convaincus
Runway n’est pas la seule à s’intéresser à ce créneau. Nvidia, par exemple, a récemment dévoilé Cosmos, une suite de modèles mondiaux dédiée à la formation des robots. Mais la start-up entend se différencier en affinant ses modèles existants plutôt qu’en créant une gamme entièrement distincte pour la robotique. Elle prévoit d’ailleurs de constituer une équipe dédiée pour répondre à ces nouveaux besoins.
Avec plus de 500 millions de dollars levés auprès de partenaires prestigieux comme Nvidia, Google ou encore General Atlantic, Runway bénéficie déjà d’un soutien solide. Les investisseurs ont accueilli favorablement cette diversification, convaincus que la simulation réaliste deviendra une brique incontournable dans plusieurs industries au-delà du divertissement. Pour Germanidis, la vision de l’entreprise repose sur un principe simple : perfectionner la représentation numérique du monde afin d’offrir une infinité d’applications, qu’il s’agisse de créativité, de robotique ou de mobilité autonome.