Lancé avec l’ambition de simplifier l’expérience ChatGPT, GPT-5 devait incarner le modèle universel d’OpenAI.
Grâce à un système de routage automatique, l’IA devait choisir elle-même la meilleure façon de répondre aux requêtes, éliminant ainsi le besoin pour les utilisateurs de jongler entre différents modèles. Pourtant, à peine quelques jours après son lancement, le sélecteur de modèles est déjà de retour… et plus complexe que jamais.
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Un retour inattendu des modèles précédents
OpenAI a récemment introduit trois nouveaux modes pour GPT-5 : Auto, Fast et Thinking. Le mode Auto conserve l’idée initiale du routage automatique, tandis que Fast et Thinking permettent aux utilisateurs de privilégier la rapidité ou la profondeur d’analyse. Mais ce qui surprend le plus, c’est le retour de modèles qui avaient été supprimés la semaine précédente, comme GPT-4o, GPT-4.1 et o3.
GPT-4o, apprécié pour sa personnalité et sa réactivité, est désormais disponible par défaut, tandis que les autres modèles peuvent être réactivés dans les paramètres. Cette décision fait suite à une forte réaction des utilisateurs, attachés aux caractéristiques uniques de certains modèles, qu’il s’agisse de leur style de réponse ou de leur « personnalité ».
Un routage encore imparfait
Lors de son lancement, GPT-5 a connu des problèmes de performance liés à son système de routage. Certains utilisateurs ont jugé ses réponses moins pertinentes que celles de modèles antérieurs, poussant Sam Altman et son équipe à réagir rapidement. Nick Turley, vice-président de ChatGPT, a reconnu que tout n’était pas parfait dès la première tentative, mais a souligné la rapidité d’itération de l’équipe.
Le défi réside dans le fait que le routage doit prendre une décision en une fraction de seconde, en alignant le choix du modèle sur la question posée et les préférences de l’utilisateur. Or, ces préférences dépassent souvent la simple vitesse : certains recherchent un ton plus chaleureux, d’autres des réponses plus détaillées ou des prises de position originales.
L’attachement émotionnel aux IA, un phénomène inédit
L’un des aspects inattendus de cette situation est l’attachement émotionnel que certains utilisateurs développent envers des modèles spécifiques. Des exemples récents incluent des rassemblements pour « pleurer » la disparition d’IA comme Claude 3.5 Sonnet d’Anthropic, ou des témoignages d’utilisateurs regrettant la disparition temporaire de GPT-4o.
Cette relation quasi personnelle entre l’utilisateur et son IA soulève des questions sur la personnalisation à venir. Sam Altman lui-même a évoqué la nécessité de proposer davantage de réglages individuels pour adapter la personnalité des modèles aux préférences de chaque personne.
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En résumé, le retour du sélecteur de modèles et des anciens modèles témoigne d’un équilibre délicat : innover tout en respectant l’attachement des utilisateurs. Si GPT-5 devait être la solution universelle, l’expérience montre qu’en matière d’IA, la personnalisation reste essentielle… et que les émotions humaines peuvent influencer les choix technologiques autant que la performance technique.