OpenAI a décidé de réorganiser en profondeur son Model Behavior team, une petite équipe de recherche qui joue pourtant un rôle majeur : définir la manière dont ses modèles d’IA interagissent avec les utilisateurs.
Cette décision reflète l’importance croissante accordée à la « personnalité » des intelligences artificielles, au-delà de leur performance technique.
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Un rapprochement avec le cœur du développement
Dans une note interne adressée en août aux employés, Mark Chen, directeur de la recherche d’OpenAI, a confirmé que le Model Behavior team — composée d’environ 14 chercheurs — allait être intégrée au Post Training team. Cette équipe plus large est responsable de l’amélioration des modèles après leur pré-entraînement initial. Désormais, les travaux sur la personnalité et le comportement des IA seront directement rattachés au développement central des modèles, sous la supervision de Max Schwarzer.
Cette évolution marque un tournant stratégique : OpenAI considère désormais que l’aspect relationnel et comportemental de ses agents IA fait partie intégrante de leur conception, et non plus une couche secondaire ajoutée après coup.
Une équipe influente au parcours marquant
Depuis sa création, le Model Behavior team a contribué à orienter l’évolution des IA d’OpenAI. Ses recherches ont notamment permis de réduire la sycophantie — tendance des modèles à toujours approuver l’utilisateur, y compris lorsqu’il exprime des idées nuisibles — et d’atténuer les biais politiques dans les réponses. L’équipe a également participé aux débats internes sur la question sensible de la conscience artificielle.
Sous la direction de Joanne Jang, cette unité a travaillé sur toutes les grandes versions depuis GPT-4, jusqu’à GPT-5. Cependant, les récents changements de personnalité perçus dans GPT-5 — jugé plus froid par certains utilisateurs malgré une baisse de sycophantie — ont provoqué des critiques, poussant OpenAI à réintroduire certains modèles plus anciens comme GPT-4o.
La naissance d’OAI Labs et de nouvelles perspectives
En parallèle de cette réorganisation, Joanne Jang quitte la direction du Model Behavior team pour lancer un nouveau projet interne : OAI Labs. Cette nouvelle entité aura pour mission d’imaginer et de prototyper de nouvelles interfaces de collaboration entre humains et IA. L’objectif : dépasser le paradigme actuel du simple chat, encore associé à la compagnie virtuelle ou aux agents autonomes.
Jang envisage des systèmes d’IA pensés comme des « instruments » pour réfléchir, apprendre, créer et se connecter, ouvrant la voie à des usages plus créatifs et interactifs. Si la collaboration avec des figures comme Jony Ive, ex-designer en chef d’Apple, reste hypothétique, OAI Labs se veut un laboratoire d’exploration à long terme pour OpenAI.
En réorganisant son équipe de recherche et en lançant OAI Labs, OpenAI démontre que l’avenir de l’IA ne repose pas uniquement sur la puissance des modèles, mais aussi sur la qualité de l’expérience utilisateur. Alors que la société fait face à des critiques et même à des poursuites concernant l’influence de ChatGPT, cette réorientation témoigne d’une volonté de rendre ses systèmes plus fiables, équilibrés et adaptés aux besoins humains.