La tension monte autour d’OpenAI, créateur de ChatGPT, alors que l’entreprise cherche à transformer sa structure juridique de non-profit vers un modèle for-profit.
Selon un rapport du Wall Street Journal, certains dirigeants auraient évoqué la possibilité de déménager l’entreprise hors de Californie face aux obstacles politiques et juridiques. Toutefois, OpenAI affirme ne pas avoir l’intention de quitter l’État.
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Une restructuration contestée et sous enquête
La conversion d’OpenAI en entité à but lucratif attire de vives critiques. Le procureur général de Californie enquête sur une éventuelle violation du droit des fiducies caritatives de l’État. En parallèle, un front composé de syndicats, associations, philanthropes et même de Meta s’oppose à cette restructuration jugée contraire à l’esprit initial de l’organisation.
L’enjeu est colossal : près de 19 milliards de dollars d’investissements dépendent de la réussite de cette transformation. Si celle-ci échoue, une partie des investisseurs pourrait se retirer, menaçant directement l’avenir financier de l’entreprise.
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Un éventuel départ de Californie jugé improbable
L’idée qu’OpenAI puisse quitter la Californie surprendrait de nombreux observateurs. Son PDG, Sam Altman, est profondément enraciné dans la région de la Baie de San Francisco. Il a participé à l’équipe de transition du maire de San Francisco, Daniel Lurie, et possède plusieurs propriétés dans la ville ainsi qu’à Napa Valley.
En outre, une grande partie des talents en recherche et développement de l’entreprise est concentrée à San Francisco. Délocaliser les opérations constituerait un défi logistique et humain majeur, difficilement conciliable avec la compétition acharnée dans la course mondiale à l’IA.
Pression politique et concurrence exacerbée
Alors qu’OpenAI tente de négocier avec les autorités californiennes et du Delaware pour valider sa restructuration, elle fait face à des pressions réglementaires croissantes. Ces tensions s’ajoutent à d’autres défis : une rivalité accrue avec Anthropic, Google DeepMind, Meta et Mistral, ainsi qu’une véritable guerre des talents en intelligence artificielle.
Dans ce contexte, OpenAI doit trouver un équilibre délicat : rassurer ses investisseurs sur la viabilité de son modèle économique, tout en convainquant les régulateurs qu’elle respecte ses obligations légales et éthiques.
Si la rumeur d’un départ de Californie a fait grand bruit, OpenAI réaffirme sa volonté de rester dans son berceau historique de San Francisco. L’enjeu principal demeure la réussite de sa restructuration vers un modèle lucratif, indispensable pour sécuriser ses financements et poursuivre ses ambitions. Mais la bataille juridique et politique qui s’annonce pourrait bien déterminer non seulement l’avenir d’OpenAI, mais aussi la façon dont les États-Unis encadreront les entreprises d’IA à l’avenir.