Spotify a pris la parole cette semaine pour mettre fin à une polémique qui enflait sur les réseaux sociaux.
Plusieurs créateurs, dont l’artiste @chantmagick, accusaient la plateforme d’avoir discrètement modifié ses conditions d’utilisation afin de transférer les droits des musiciens et créateurs à des tiers. L’entreprise a rapidement publié un démenti officiel, assurant que ces accusations relevaient de la désinformation et que les droits des artistes restaient intacts.
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Une polémique née de malentendus
Les critiques ont pris de l’ampleur après la diffusion de vidéos affirmant que les nouvelles conditions permettaient à Spotify de céder les droits des morceaux, podcasts et livres audio à ses partenaires et affiliés. Selon ces rumeurs, les artistes risquaient de perdre le contrôle de leur travail au profit de sociétés externes.
Dans une déclaration publique, Spotify a réfuté catégoriquement ces accusations. La plateforme a expliqué que les mises à jour concernent uniquement les auditeurs, et non les créateurs. Les nouvelles clauses visent par exemple à autoriser l’utilisation de contenus générés par les utilisateurs, tels que des titres de playlists personnalisées, des couvertures créées par des abonnés ou encore des commentaires laissés sur des podcasts.
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Les critiques persistantes sur la rémunération des artistes
Même si cette clarification met fin à la rumeur, elle ne dissipe pas les critiques plus larges dont Spotify fait régulièrement l’objet. Depuis plusieurs années, de nombreux musiciens dénoncent un système de rémunération jugé insuffisant. Beaucoup estiment que les revenus tirés du streaming ne leur permettent pas de vivre correctement de leur art.
En 2024, face à ces inquiétudes, les députés américains Rashida Tlaib et Jamaal Bowman ont présenté la loi sur le salaire vital des musiciens, qui propose d’augmenter les redevances de streaming à un centime par écoute. Bien que le texte n’ait pas encore été adopté, il illustre la pression croissante exercée sur les plateformes pour mieux rémunérer les créateurs.
Spotify affirme de son côté que la situation s’améliore. La société indique avoir reversé 10 milliards de dollars à l’industrie musicale en 2024, un record pour la plateforme, tout en rappelant que ses outils permettent à de nombreux artistes indépendants de trouver un public mondial.
Une communication essentielle pour restaurer la confiance
La clarification de Spotify montre à quel point la communication reste cruciale pour éviter que de simples malentendus ne se transforment en crises de confiance. Si les conditions d’utilisation n’affectent pas les droits des artistes, l’épisode rappelle toutefois la méfiance persistante entre la plateforme et une partie de la communauté musicale.
À l’heure où les débats sur la valeur réelle du streaming se multiplient, Spotify devra redoubler d’efforts pour prouver qu’il agit en faveur des créateurs et non contre eux. Le démenti de cette semaine est une première étape, mais la question centrale de la rémunération des artistes reste entière.