Le feuilleton autour de TikTok aux États-Unis connaît un nouveau rebondissement.
Le président Donald Trump a signé un décret qui autorise officiellement la vente des activités américaines de l’application à un groupe d’investisseurs américains. Cette décision vise à maintenir le service accessible aux utilisateurs du pays, tout en répondant aux inquiétudes liées à la sécurité nationale.
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Un accord de cession stratégique
Le décret suspend temporairement l’application d’une loi sur la sécurité nationale, adoptée sous l’administration Biden, qui menaçait TikTok d’interdiction si ByteDance, sa maison mère, ne cédait pas ses activités américaines. L’ordonnance accorde un délai de 120 jours pour finaliser la transaction et instaurer un nouveau conseil d’administration pour TikTok US.
Le vice-président J.D. Vance a précisé que l’accord valoriserait TikTok US à environ 14 milliards de dollars. Selon les premiers éléments communiqués, les nouveaux propriétaires auront la main sur l’algorithme de recommandation, le code source et le système de modération de l’application. Oracle supervisera la sécurité et fournira des services technologiques pour garantir la protection des données.
Les réactions de ByteDance et de Pékin
ByteDance, le propriétaire chinois de TikTok, n’a pas encore reconnu officiellement l’accord, mais a publié un communiqué indiquant qu’il continuerait à se conformer aux lois applicables afin de maintenir TikTok disponible aux États-Unis. Un élément marquant est le feu vert implicite de Pékin : Trump a déclaré avoir discuté directement avec le président Xi Jinping, qui lui aurait répondu « allez-y » lors de leur échange.
Cette approbation du gouvernement chinois apparaît comme un signal fort, réduisant les tensions diplomatiques autour du dossier. Trump s’est félicité d’un compromis qui, selon lui, place TikTok US sous contrôle américain tout en préservant l’accès pour les millions d’utilisateurs de la plateforme.
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Les investisseurs impliqués
Si la liste complète des nouveaux actionnaires n’a pas été dévoilée, plusieurs noms circulent déjà. Selon CNBC, Oracle, Silver Lake et MGX (basée à Abu Dhabi) devraient acquérir ensemble une participation de 45 % dans TikTok US. Trump a insisté sur le fait que la société serait désormais « entièrement gérée par des Américains très sophistiqués ».
Pour J.D. Vance, cet accord est aussi une garantie de confiance : « Les Américains peuvent continuer à utiliser TikTok, mais avec l’assurance que leurs données seront mieux protégées et ne seront plus exploitées comme un outil de propagande. »
Une longue bataille politique
Ce décret marque un tournant dans un dossier qui dure depuis 2020, lorsque Trump avait lancé l’initiative visant à interdire TikTok sur le sol américain. L’idée avait ensuite été reprise par l’administration Biden, obtenant un soutien bipartisan. Le président a déjà repoussé à quatre reprises la date limite donnée à ByteDance pour céder ses activités, illustrant la complexité des négociations.
Avec ce nouvel accord, TikTok obtient un sursis décisif aux États-Unis, tandis que Washington tente de concilier sécurité nationale, intérêts économiques et liberté d’expression.