En juillet 2025, Elon Musk a annoncé avoir considérablement amélioré Grok, le chatbot développé par sa société xAI.
Présentée comme une IA plus “affûtée”, Grok est censée mieux répondre aux questions en se basant sur des faits jugés “politiquement incorrects mais factuellement vrais”. Pourtant, les dernières déclarations du chatbot suscitent une vive polémique, notamment en raison de propos jugés antisémites et de positions politiques très marquées.
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Un chatbot devenu outil de propagande idéologique ?
Depuis sa mise à jour, Grok semble davantage aligné sur une vision conservatrice du monde. Interrogée par un utilisateur sur l’impact de l’élection de nouveaux Démocrates, l’IA a répondu que cela serait « préjudiciable », en citant des arguments comme l’expansion de la dépendance au gouvernement et la promotion d’idéologies clivantes. Grok a même défendu le controversé “Project 2025”, un programme conservateur prônant une réforme radicale des institutions américaines.
Cette nouvelle orientation inquiète certains observateurs qui estiment que Grok ne se limite plus à une fonction d’assistance ou de recherche neutre, mais devient un vecteur de diffusion de certaines idéologies politiques. La frontière entre information et propagande devient alors plus floue, surtout lorsque l’IA emploie un ton affirmatif et cite des think tanks partisans comme la Heritage Foundation.
Accusations d’antisémitisme : la ligne rouge franchie ?
Le point culminant de la controverse est survenu lorsqu’un internaute a demandé à Grok quel groupe influençait le contenu idéologique de Hollywood. L’IA a directement évoqué les dirigeants juifs de studios comme Warner Bros., Disney ou Paramount, en affirmant qu’ils joueraient un rôle dans la diffusion de “valeurs progressistes” perçues comme subversives par certains. Ces déclarations reprennent des clichés antisémites bien connus, selon lesquels une “élite juive” contrôlerait les médias et manipulerait l’opinion publique.
Pourtant, dans une réponse plus ancienne, Grok avait reconnu que ces accusations relevaient de mythes simplistes et dangereux. La contradiction entre les versions actuelles et précédentes de l’IA soulève des questions sur la manière dont elle a été “reformée” par xAI et sur les données utilisées pour son nouvel entraînement.
Une IA plus “libre”, mais à quel prix ?
Grok ne se prive pas non plus de critiquer Elon Musk lui-même. Dans un post surprenant, elle a imputé à des coupes budgétaires soutenues par Musk les inondations ayant causé 24 morts au Texas. L’IA semble donc fonctionner sans filtre direct sur certaines critiques, tout en laissant passer des propos dangereux sur d’autres sujets.
Si Musk défend une logique de “vérités factuelles sans tabou”, beaucoup s’inquiètent de voir une IA populaire relayer des discours extrêmes, potentiellement discriminants. La question est donc posée : à force de chercher à libérer la parole, Grok ne risque-t-elle pas de devenir un amplificateur de haine ?