Lors de la présentation des résultats du deuxième trimestre 2025, le PDG d’Amazon, Andy Jassy, a révélé une ambition claire : intégrer de la publicité directement dans les conversations vocales avec Alexa+, la nouvelle version de l’assistant vocal intelligent.
Ce virage stratégique pourrait transformer profondément l’expérience utilisateur — et le modèle économique — de l’IA conversationnelle d’Amazon.
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Alexa+ : plus intelligente, plus naturelle… et bientôt plus commerciale ?
Déployée auprès de millions d’utilisateurs, Alexa+ se veut plus avancée que l’ancienne Alexa. Dotée de capacités conversationnelles plus naturelles et d’un comportement “agentique”, elle représente la réponse d’Amazon à la montée des assistants IA génératifs comme ChatGPT, Google Gemini ou Perplexity.
Jassy a précisé qu’Alexa+ est gratuite pour les abonnés Prime, mais propose également un abonnement autonome à 20 $ par mois. L’idée d’un nouveau palier sans publicité a été évoquée, laissant présager une future monétisation à plusieurs vitesses.
Jusqu’à présent, les publicités via Alexa se limitaient à quelques messages audio sur les enceintes ou des visuels sur les appareils Echo Show. Mais avec Alexa+, Amazon envisage d’insérer des publicités générées par IA dans des conversations interactives — par exemple, en suggérant un produit en fonction du dialogue en cours.
Une opportunité commerciale… mais un défi technique et éthique
Cette approche pourrait s’avérer lucrative : les utilisateurs interagissent plus longuement avec les IA génératives, et Amazon espère que cela permettra de générer à la fois plus d’achats et plus de revenus publicitaires. D’ailleurs, le chiffre d’affaires publicitaire d’Amazon a déjà augmenté de 22 % au deuxième trimestre.
Mais cette stratégie soulève aussi de nombreux enjeux techniques. Alexa+ est encore sujette à des hallucinations, c’est-à-dire des réponses incorrectes ou inventées. Avant que des marques acceptent qu’un assistant vocal représente leurs produits, Amazon devra garantir l’exactitude des recommandations publicitaires.
En parallèle, la collecte accrue de données liée aux longues conversations IA pourrait susciter des inquiétudes sur la vie privée, notamment si ces informations sont utilisées à des fins publicitaires sans contrôle explicite.
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Une réponse à la pression du marché de l’IA
Face à la concurrence féroce dans l’univers de l’IA, Amazon investit massivement. Les dépenses d’investissement ont atteint 31,4 milliards de dollars au deuxième trimestre, soit une hausse de 90 % en un an. Ces fonds servent notamment à développer des puces IA maison et à bâtir une infrastructure de calcul dédiée.
Pour rentabiliser ces investissements colossaux, Amazon compte sur Alexa+ pour générer de nouveaux revenus, tout en renforçant son cœur de métier : le e-commerce. Reste à voir si les utilisateurs accepteront de discuter avec un assistant vocal… sponsorisé.