À la tête de l’Université de Caroline du Nord (UNC), Lee Roberts fait souffler un vent de changement.
Ancien financier sans expérience académique, il veut moderniser une institution historique en misant sur deux leviers inattendus : l’intelligence artificielle et le sport universitaire. Malgré les critiques, il affiche une vision ambitieuse : faire de l’UNC une référence mondiale en innovation et en formation à l’ère de l’IA.
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Une université tournée vers l’intelligence artificielle
Pour Lee Roberts, l’IA représente l’avenir de l’éducation. Il estime que les étudiants doivent apprendre à l’utiliser plutôt qu’à la craindre. “Aucun employeur ne dira à un diplômé de ne pas utiliser l’IA”, rappelle-t-il, déplorant que certains professeurs interdisent encore les outils comme ChatGPT. Afin de favoriser une adoption responsable, il a nommé un vice-recteur dédié à l’intelligence artificielle, Jeffrey Bardzell, chercheur reconnu mêlant technologie et sciences humaines.
Sous sa direction, l’UNC a également entrepris une réforme majeure : la fusion de deux écoles — la School of Data Science and Society et la School of Information and Library Science — pour créer un nouvel établissement centré sur les études en IA. Une initiative audacieuse, qui suscite pourtant l’inquiétude de certains enseignants et étudiants, craignant une perte d’identité académique. Roberts assure au contraire qu’il s’agit d’un projet collaboratif et non imposé.
Des critiques mais une stratégie assumée
L’approche de Roberts ne fait pas l’unanimité. Sa nomination à la tête de l’université a provoqué une pétition signée par plus de 900 personnes dénonçant un choix politique. De plus, la perte de 118 subventions fédérales, soit près de 38 millions de dollars, a alimenté les doutes sur sa gestion. Roberts minimise ces inquiétudes : selon lui, ces pertes ne représentent que 3,5 % du budget global de recherche et n’affecteront pas les projets essentiels.
Convaincu que les universités doivent évoluer rapidement, il prône une approche inspirée du monde de l’entreprise : efficacité, innovation et adaptation. Face à la baisse du nombre d’étudiants et à la remise en question du diplôme traditionnel, il voit l’IA comme une chance de repenser l’enseignement supérieur et de rapprocher les disciplines.
Bill Belichick, un pari sportif et symbolique
En parallèle, Lee Roberts a surpris en recrutant Bill Belichick, légende de la NFL, comme entraîneur de l’équipe de football de l’université. Un contrat de 10 millions de dollars par an, critiqué par certains, mais défendu par Roberts. Selon lui, le football reste un moteur économique et médiatique crucial pour financer les 28 autres disciplines sportives du campus.
Malgré les débuts difficiles, Roberts maintient sa confiance : pour lui, le sport et l’intelligence artificielle partagent un même objectif — faire rayonner l’UNC et prouver que tradition et innovation peuvent coexister.
En misant sur l’IA et le sport, Lee Roberts prend des risques, mais il incarne une conviction claire : l’avenir des universités appartiendra à celles qui oseront changer les règles du jeu.