Bluesky, le réseau social décentralisé lancé pour offrir une alternative à des géants comme Twitter, fait face à une nouvelle forme de censure.
En avril 2025, la plateforme a restreint l’accès à 72 comptes en Turquie, en réponse à une demande du gouvernement. Cette décision soulève des interrogations sur la véritable nature décentralisée de Bluesky et sa capacité à maintenir un espace de liberté d’expression.
Lire aussi :
- Comment l’usage de l’IA pour la censure des contenus sensibles pourrait-il affecter la liberté de création et d’expression en Chine ?
- Character.AI dévoile AvatarFX : Un modèle d’IA pour créer des chatbots animés réalistes
Une censure géolocalisée en réponse aux demandes des gouvernements
Bluesky a récemment mis en place un système de modération géolocalisé, bloquant l’accès à certains comptes en Turquie en raison de demandes des autorités locales. Cette décision a permis aux gouvernements de restreindre l’accès à des contenus spécifiques jugés sensibles ou inappropriés d’un point de vue politique. En l’occurrence, les comptes bloqués étaient associés à des sujets liés à la sécurité nationale et à l’ordre public.
Cela soulève des questions sur le contrôle exercé par Bluesky sur ses utilisateurs, même si la plateforme se présente comme décentralisée. Si cette modération est nécessaire pour répondre aux exigences légales de certains pays, elle s’apparente à une forme de censure qui va à l’encontre des idéaux de liberté d’expression défendus par certains de ses utilisateurs.
Bluesky : Tout savoir sur l’alternative à X qui fait de l’ombre à Twitter
Les applications tierces comme échappatoire à la censure
Malgré la modération imposée sur l’application officielle, les utilisateurs de Bluesky disposent d’une option de contournement grâce aux applications tierces. Des plateformes comme Skeets ou Ouranos, qui sont construites sur le même protocole décentralisé que Bluesky, ne sont pas soumises à la même modération géolocalisée.
Cela offre aux utilisateurs un moyen d’échapper à la censure imposée par l’application officielle. Cependant, cette possibilité n’est pas sans risques. Si ces applications gagnent en popularité, elles pourraient attirer l’attention des autorités et se voir soumises à des pressions similaires.
L’avenir de Bluesky face à la censure et la centralisation croissante
Bien que Bluesky se présente comme une alternative décentralisée, la censure gouvernementale introduit une dynamique complexe. Si d’autres pays décident de suivre l’exemple de la Turquie, Bluesky pourrait se retrouver contraint d’adopter des mesures similaires dans d’autres régions du monde. Cette situation met à l’épreuve la résilience de la plateforme face aux demandes des autorités.
Les développeurs comme Aviva Ruben, créateur de Deer.social, proposent des solutions pour contourner cette censure en offrant la possibilité de désactiver la modération officielle de Bluesky. Cette alternative permettrait aux utilisateurs de maintenir un certain contrôle sur le contenu qu’ils souhaitent voir, renforçant ainsi l’indépendance des utilisateurs face aux contraintes imposées par des gouvernements.
Bluesky, malgré son modèle décentralisé, doit faire face à la réalité de la censure gouvernementale. Bien que des alternatives existent, la plateforme se retrouve à un carrefour crucial pour déterminer jusqu’où elle pourra maintenir sa liberté d’expression tout en répondant aux exigences légales internationales.