ChatGPT fait désormais partie du quotidien de millions d’utilisateurs dans le monde.
Pratique, rapide, polyvalent, ce chatbot signé OpenAI est devenu un compagnon de travail, de curiosité ou même de solitude. Mais une étude conjointe du MIT et d’OpenAI révèle un revers inquiétant : chez certains usagers intensifs, l’usage quotidien frôle l’addiction.
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Une utilisation intensive qui dépasse le simple outil
L’étude met en lumière un phénomène grandissant : certaines personnes parlent à ChatGPT tous les jours, parfois plusieurs heures, pour rédiger des emails, chercher des conseils, se divertir ou même combler un besoin de compagnie. L’IA devient alors plus qu’un assistant : elle remplit une fonction sociale et émotionnelle. Chez certains utilisateurs, cette habitude s’installe au point de réduire le besoin d’échanger avec des humains.
Pour certains profils, notamment les freelances, les étudiants ou les personnes isolées, ChatGPT représente un soutien mental et intellectuel constant. L’étude montre que les personnes les plus concernées disent “se sentir comprises” par le chatbot, qui répond sans jugement et avec rapidité. Ce confort, bien que séduisant, peut mener à une forme de dépendance douce.
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Des signes d’addiction comparables à ceux des réseaux sociaux
Les chercheurs ont identifié plusieurs signes préoccupants, similaires à ceux observés sur les plateformes comme Instagram ou TikTok : besoin compulsif de consulter ChatGPT dès le réveil, anxiété en cas d’interruption du service, difficulté à s’en passer durant une journée entière. Plus étonnant encore, certains utilisateurs rapportent une baisse d’estime de soi lorsqu’ils n’obtiennent pas immédiatement les réponses espérées.
L’IA, conçue pour optimiser l’interaction, renforce l’engagement à chaque usage, un mécanisme bien connu dans le monde des technologies persuasives. Et si ChatGPT ne propose pas de notifications ou de likes, sa réactivité et sa pertinence agissent comme une gratification immédiate.
Vers une éthique de l’usage de l’intelligence artificielle ?
Face à ces constats, les auteurs de l’étude appellent à un encadrement éthique de l’utilisation des IA conversationnelles. Ils recommandent notamment l’intégration d’alertes en cas d’usage prolongé, de statistiques d’utilisation accessibles à l’utilisateur, ou encore de messages de prévention pour encourager des pauses régulières.
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Du côté d’OpenAI, aucune mesure concrète n’a encore été annoncée. Toutefois, cette recherche soulève une question essentielle : comment préserver le bénéfice d’une technologie aussi puissante sans tomber dans une dépendance numérique invisible mais bien réelle ?