L’application Libby, connue pour donner accès aux e-books et livres audio des bibliothèques publiques, vient d’intégrer une nouvelle fonctionnalité baptisée « Inspire Me ».
Cette nouveauté, qui repose sur l’intelligence artificielle, vise à aider les utilisateurs à découvrir des ouvrages de manière plus personnalisée. Mais si certains saluent cette avancée, d’autres, parmi les lecteurs comme les bibliothécaires, s’inquiètent des implications.
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Une recommandation de livres guidée par l’IA
Concrètement, l’option « Inspire Me » apparaît directement sur la page d’accueil de l’application. Les lecteurs peuvent y entrer une requête simple – fiction, non-fiction, tranche d’âge ou ambiance recherchée – et affiner leur demande grâce à des filtres thématiques. Par exemple, il est possible d’explorer des recommandations autour d’histoires « effrayantes », « amusantes », ou encore des scénarios aussi précis que « de l’humour noir sur la famille moderne » ou « des voyageurs temporels sauvant des dragons ».
L’IA sélectionne ensuite cinq titres pertinents en se basant uniquement sur les collections numériques disponibles dans chaque bibliothèque partenaire. L’avantage est clair : les suggestions renvoient à des ouvrages que l’utilisateur peut emprunter immédiatement, sans frustration liée aux titres indisponibles.
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Entre enthousiasme et inquiétudes
Si cette nouveauté illustre la volonté d’Overdrive, la société derrière Libby, de moderniser la découverte de livres, elle n’est pas accueillie avec un enthousiasme unanime. De nombreux lecteurs et bibliothécaires ont exprimé, sur les réseaux sociaux, leur préférence pour des recommandations humaines plutôt que générées par un algorithme.
La question de la vie privée revient également dans les débats. Certains craignent que le recours à l’IA implique la collecte de données personnelles sensibles. Overdrive a tenu à rassurer ses utilisateurs en précisant que l’IA n’accède qu’aux titres sauvegardés et ne reçoit aucune donnée relative au profil, à l’appareil ou aux informations personnelles. De plus, aucune donnée n’est transmise à des tiers.
Un outil pour compléter, non remplacer, le travail des bibliothécaires
Anticipant les critiques, Overdrive insiste sur le fait que cette intégration n’a pas vocation à se substituer à l’expertise humaine. Dans son communiqué, l’entreprise souligne que l’IA doit être perçue comme un outil complémentaire, capable d’aider les lecteurs à mieux explorer les vastes catalogues que les bibliothèques mettent déjà à disposition.
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L’initiative pourrait séduire un public curieux ou pressé, désireux d’obtenir rapidement des recommandations adaptées. Mais elle soulève une question de fond : jusqu’où doit-on laisser l’IA intervenir dans les expériences culturelles et littéraires ? L’avenir dira si « Inspire Me » sera adopté comme un outil pratique ou rejeté comme une intrusion inutile dans un espace où la découverte et la médiation humaines restent essentielles.