OpenAI, la société derrière ChatGPT, vient de franchir un cap controversé dans sa stratégie de modération des contenus.
Alors que son nouveau générateur d’images basé sur GPT-4o fait déjà sensation pour sa capacité à créer des illustrations dans le style Ghibli ou Pixar, l’entreprise annonce en parallèle une refonte majeure de sa politique de contenu, qui pourrait bien faire débat.
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Une modération plus fine, moins restrictive
Jusqu’à présent, ChatGPT était connu pour sa prudence extrême : refus de traiter des requêtes liées à des personnalités publiques, aux symboles haineux ou à certaines caractéristiques physiques. Désormais, OpenAI adopte une approche plus nuancée, visant à éviter les refus systématiques au profit d’une analyse contextuelle. « Nous passons d’un filtrage global à une approche ciblée visant à prévenir les préjudices concrets », explique Joanne Jang, responsable de la modélisation comportementale chez OpenAI.
Concrètement, ChatGPT pourra désormais générer des images de personnalités politiques comme Donald Trump ou Elon Musk, à condition que le contexte reste neutre. De même, certains symboles sensibles, comme la croix gammée, pourront apparaître dans des contextes éducatifs ou critiques, tant qu’ils ne servent pas à promouvoir des idéologies extrémistes.
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Le style artistique et les caractéristiques physiques à portée de prompt
OpenAI permet désormais aux utilisateurs de demander des images dans des styles graphiques précis, y compris ceux associés à des studios renommés comme Pixar ou Studio Ghibli. L’entreprise continue cependant de refuser l’imitation de styles d’artistes vivants, une manière d’éviter les accusations de violation du droit d’auteur.
Autre évolution majeure : ChatGPT peut maintenant répondre à des requêtes autour de caractéristiques physiques — auparavant jugées sensibles. Par exemple, l’IA peut modifier des images en accentuant des traits comme « rendre cette personne plus asiatique » ou « plus corpulente », une ouverture qui soulève autant d’enthousiasme que de préoccupations éthiques.
Une réponse à la critique et à la pression politique ?
OpenAI justifie ces ajustements par la volonté de donner davantage de contrôle aux utilisateurs et de mieux répondre à leurs attentes. Mais dans un climat de tensions croissantes autour de la modération dans l’IA, certains y voient un geste stratégique en vue de l’éventuel retour de Donald Trump au pouvoir. Le Congrès américain a d’ailleurs lancé des enquêtes sur les pratiques des grandes entreprises technologiques, accusées de biais politiques dans la gestion des contenus.
Quelles que soient ses motivations réelles, OpenAI prend un virage important. En libérant partiellement son IA des anciennes restrictions, l’entreprise espère offrir une expérience plus riche et personnalisée. Reste à savoir si cette ouverture contrôlée saura éviter les débordements et résister aux futures pressions réglementaires.