Les récentes révélations judiciaires ont mis en lumière la détermination de Meta à dépasser OpenAI, notamment son modèle GPT-4, dans la course à l’intelligence artificielle.
Selon des messages internes dévoilés dans le cadre du procès Kadrey v. Meta, Ahmad Al-Dahle, vice-président de l’IA générative chez Meta, a affirmé en octobre 2023 : « Notre objectif doit être GPT-4. » Il a également mentionné l’importance des ressources matérielles, comme les 64 000 GPU alloués pour soutenir leurs ambitions. Ces échanges internes révèlent l’obsession de Meta pour devenir un leader incontesté dans ce domaine, en s’appuyant sur des modèles ouverts mais compétitifs face aux options fermées d’OpenAI et d’Anthropic.
Lire aussi :
- TikTok menacé aux États-Unis : Quelles alternatives pour les utilisateurs ?
- Comment la création de la division CoreAI par Microsoft pourrait-elle transformer les outils pour développeurs et renforcer l’adoption de l’intelligence artificielle dans ses logiciels ?
Des méthodes controversées pour progresser rapidement
L’un des aspects les plus discutés du développement de Llama 3 est l’utilisation de données d’entraînement sensibles. Les messages entre les cadres de Meta montrent une volonté d’exploiter des sources controversées, comme le dataset LibGen, qui contient des ouvrages protégés par des droits d’auteur. Ahmad Al-Dahle a notamment demandé : « Avons-nous les bons ensembles de données ? Y a-t-il quelque chose que vous vouliez utiliser mais que vous n’avez pas pu pour une raison stupide ? » Cette approche a déclenché plusieurs poursuites judiciaires, les procureurs accusant Meta d’avoir « contourné les règles » pour accélérer ses progrès. Par ailleurs, Hugo Touvron, chercheur chez Meta, a souligné la mauvaise qualité des datasets utilisés pour Llama 2, ce qui a poussé l’équipe à revoir ses stratégies pour Llama 3.
Llama 3 : un modèle compétitif malgré les polémiques
En avril 2024, Meta a lancé Llama 3, qui s’est rapidement positionné comme un concurrent sérieux face aux modèles fermés d’OpenAI, Google et Anthropic. Contrairement aux solutions ouvertes proposées par des startups comme Mistral, Llama 3 a su démontrer des performances supérieures, consolidant la place de Meta dans le secteur de l’IA. Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a déclaré en juillet 2024 : « Cette année, Llama 3 est compétitif avec les modèles les plus avancés. Dès l’année prochaine, nous prévoyons que nos futurs modèles surpasseront les standards de l’industrie. » Cependant, cette réussite technique est entachée par les questions éthiques soulevées sur les méthodes utilisées pour former le modèle.
La quête de leadership dans l’IA : à quel prix ?
Les efforts de Meta pour dominer le marché de l’IA illustrent les défis inhérents à cette course technologique. Bien que Llama 3 représente une avancée majeure, les accusations liées à l’utilisation de données protégées par des droits d’auteur mettent en lumière les tensions entre innovation rapide et respect des règles. Pour maintenir sa position, Meta devra équilibrer ses ambitions technologiques avec des pratiques éthiques solides, tout en répondant aux attentes croissantes en matière de transparence et de responsabilité.