Byju’s, la célèbre startup indienne de l’edtech, fait face à une nouvelle vague de problèmes financiers et de gouvernance avec la démission de son second auditeur en l’espace d’un an.
BDO, par l’intermédiaire de sa filiale MSKA, a annoncé son retrait immédiat, invoquant des retards significatifs dans la présentation des rapports financiers ainsi qu’un manque de coopération de la part de la direction de l’entreprise. Cette situation exacerbe les préoccupations croissantes concernant l’état de santé financière de la société, autrefois valorisée à 22 milliards de dollars.
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Des problèmes de gouvernance et des accusations graves
Dans une lettre de démission cinglante, MSKA a souligné des difficultés majeures rencontrées avec la direction de Byju’s. L’auditeur a dénoncé un manque de transparence, l’absence de documentation essentielle, ainsi que des retards dans les rapports financiers de l’année fiscale 2022-2023. MSKA a également exprimé des doutes sur la capacité de Byju’s à récupérer des sommes importantes dues par une entité basée à Dubaï. Ces préoccupations viennent s’ajouter à une série de problèmes juridiques et financiers qui entourent la startup depuis plusieurs mois.
En réponse, Byju’s a affirmé que la démission de BDO était liée à un différend concernant des demandes jugées illégales par la startup. L’entreprise accuse l’auditeur de vouloir rétro-dater des documents financiers, une requête que Byju’s aurait refusée. MSKA, de son côté, a déposé un formulaire ADT 4, suggérant l’existence d’activités frauduleuses au sein de la startup.
Une situation de crise qui ne cesse de s’aggraver
Byju’s, autrefois considérée comme la pépite du secteur edtech en Inde, fait face à une série de crises qui mettent en péril sa survie. La société a vu son précédent auditeur, Deloitte, démissionner en 2022, suivi de plusieurs membres clés de son conseil d’administration, évoquant eux aussi des problèmes de gouvernance. La situation financière de l’entreprise s’est détériorée à un point tel que des procédures d’insolvabilité ont été engagées par des créanciers américains réclamant plus d’un milliard de dollars. De plus, des actionnaires minoritaires accusent la direction de mauvaise gestion et d’oppression.
Un avenir incertain pour Byju’s
Avec cette nouvelle démission et les accusations qui en découlent, Byju’s se retrouve dans une situation de plus en plus délicate. La société, autrefois un exemple de réussite dans le domaine de l’edtech, doit désormais faire face à des interrogations croissantes sur sa capacité à surmonter ces crises. Le tribunal indien a récemment suspendu les procédures d’insolvabilité, offrant un répit temporaire à la startup. Cependant, la pression continue de monter de la part des créanciers et des investisseurs, qui réclament des réponses claires quant à l’avenir de la société.