Meta, anciennement Facebook, a récemment mis fin à l’utilisation de CrowdTangle, un outil largement utilisé par les journalistes, chercheurs et politiciens pour suivre la propagation de la désinformation sur ses plateformes, Facebook et Instagram.
À sa place, l’entreprise propose désormais la Meta Content Library, un nouvel outil qui est loin de faire l’unanimité. Contrairement à CrowdTangle, l’accès à cette bibliothèque de contenus est strictement limité aux institutions académiques qualifiées ou aux organisations à but non lucratif menant des recherches d’intérêt public. Cette limitation exclut de facto de nombreux journalistes et chercheurs, soulevant des inquiétudes quant à la transparence et à l’efficacité de ce nouvel outil.
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Un outil jugé moins performant et moins accessible
Ceux qui ont pu tester la Meta Content Library déplorent sa faible accessibilité, ses fonctionnalités limitées et une expérience utilisateur inférieure à celle de CrowdTangle. Selon Cameron Hickey, PDG de la National Conference on Citizenship, l’outil de Meta ne possède qu’« 1 % des fonctionnalités » de son prédécesseur. CrowdTangle, qui avait initialement été développé comme un produit quasi commercial avant d’être acquis par Facebook en 2016, offrait une multitude de fonctionnalités précieuses pour le suivi des acteurs influents sur les réseaux sociaux, notamment la possibilité de suivre l’évolution du nombre de followers au fil du temps. Cette fonctionnalité est absente de la Meta Content Library, rendant plus difficile l’analyse de l’influence croissante ou décroissante des comptes sur les réseaux sociaux.
Une décision qui soulève des interrogations sur les intentions de Meta
La décision de Meta de retirer CrowdTangle à un moment aussi critique soulève des questions quant à ses motivations. Certains critiques se demandent pourquoi la société a choisi de mettre fin à un outil aussi utile en pleine préparation des élections américaines. Meta a justifié cette décision en affirmant que CrowdTangle ne fournissait pas une image complète et précise de ce qui se passe réellement sur ses plateformes, le qualifiant même de « dégradant ». Toutefois, cette justification n’a pas convaincu de nombreux observateurs qui considèrent que le moment choisi pour cette transition est loin d’être idéal.
L’impact de cette décision pourrait être considérable, non seulement pour les chercheurs et les journalistes, mais aussi pour la société dans son ensemble. La limitation de l’accès à des outils de surveillance efficaces pourrait rendre plus difficile la détection et la lutte contre la désinformation, en particulier dans un contexte où les élections sont déjà menacées par des campagnes de manipulation en ligne sophistiquées. À mesure que les élections approchent, il reste à voir si la Meta Content Library pourra combler le vide laissé par CrowdTangle, ou si la lutte contre la désinformation en souffrira.