Eric Schmidt, ancien PDG de Google, a récemment alerté sur les risques extrêmes liés à l’usage malveillant de l’intelligence artificielle.
Lors d’une interview avec la BBC, il a exprimé ses craintes concernant la possibilité pour des États voyous comme la Corée du Nord, l’Iran ou la Russie d’exploiter l’IA à des fins destructrices. Selon lui, la rapidité avec laquelle l’IA progresse pourrait faciliter le développement d’armes biologiques ou d’outils numériques capables de causer des dégâts catastrophiques. Il a notamment évoqué le scénario d’un leader malveillant, à l’image d’Oussama ben Laden, qui détournerait l’IA pour nuire à des populations innocentes.
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Trouver un équilibre entre régulation et innovation
Schmidt a souligné la nécessité pour les gouvernements de surveiller les avancées technologiques des grandes entreprises privées. Il reconnaît que les dirigeants du secteur technologique sont conscients des implications sociétales de l’IA, mais que leurs décisions ne correspondent pas toujours aux priorités des gouvernements en matière de sécurité. Il a également soutenu les restrictions mises en place sous l’administration Biden, visant à limiter l’exportation de microprocesseurs avancés, un levier stratégique pour freiner la progression des pays adversaires dans le domaine de l’IA.
Une gouvernance mondiale divisée
Les récentes discussions lors du sommet AI Action Summit à Paris ont mis en évidence les divergences internationales sur la régulation de l’IA. Si 57 pays, dont la Chine, l’Inde et l’Union européenne, ont signé un accord en faveur d’un développement inclusif de l’IA, les États-Unis et le Royaume-Uni ont refusé d’y adhérer, jugeant le texte imprécis et insuffisant face aux enjeux sécuritaires. Schmidt a mis en garde contre une régulation excessive, qui pourrait freiner l’innovation et limiter la compétitivité des nations occidentales. Il a notamment critiqué le cadre réglementaire européen, estimant qu’il éloignerait le continent des premières places dans la révolution de l’IA.
Préserver l’innovation tout en protégeant la société
Alors que les usages de l’IA se multiplient, de la création de deepfakes aux armes autonomes, la nécessité d’une régulation équilibrée se fait de plus en plus pressante. Eric Schmidt appelle à une vigilance accrue pour éviter que l’IA ne soit détournée à des fins nuisibles, tout en veillant à ne pas freiner son potentiel bénéfique. L’avenir de cette technologie repose désormais sur la capacité des nations à collaborer pour établir des règles efficaces, garantissant à la fois innovation et sécurité globale.