Elon Musk a confirmé ce week-end que Tesla a officiellement mis un terme au projet Dojo, son ambitieux supercalculateur d’entraînement pour l’IA, après plusieurs années de développement et d’annonces spectaculaires.
Cette décision marque un tournant stratégique pour le constructeur, qui recentre désormais ses efforts sur ses nouvelles générations de puces IA5 et IA6.
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Une fermeture inattendue après des ambitions colossales
Lancé en 2019 et présenté comme un pilier de l’avenir autonome de Tesla, Dojo devait servir à entraîner à grande échelle les systèmes d’IA pour la conduite autonome et les robots humanoïdes Optimus. Le premier supercalculateur avait été conçu avec un mélange de GPU Nvidia et de puces maison D1, puis Tesla préparait une version « Dojo 2 » équipée d’une puce D2 de seconde génération.
Mais selon Musk, la poursuite de cette voie n’avait plus de sens : « Une fois qu’il est devenu clair que toutes les routes menaient à l’IA6, j’ai dû arrêter Dojo et faire des choix difficiles en matière de personnel », a-t-il déclaré sur X. L’entrepreneur estime que la future architecture, qu’il surnomme « Dojo 3 », vivra désormais à travers une carte intégrant un grand nombre de puces IA6.
L’IA5 et l’IA6 prennent le relais
Les nouvelles puces IA5 et IA6, fabriquées respectivement par TSMC et Samsung, représentent désormais la priorité de Tesla. L’IA5 est conçue principalement pour alimenter le système FSD (Full Self-Driving), tandis que l’IA6 a une double vocation : l’inférence embarquée pour la conduite autonome et la robotique, mais aussi l’entraînement massif de modèles d’IA.
Pour Musk, il est plus logique d’unifier les efforts autour d’une seule architecture optimisée, plutôt que de maintenir deux conceptions distinctes. Il met également en avant des avantages techniques et économiques, notamment la réduction des coûts et de la complexité des câblages réseau en regroupant un grand nombre de puces sur une seule carte.
Un revirement stratégique dans un contexte tendu pour Tesla
Ce changement intervient dans une période délicate pour Tesla, confronté à une baisse des ventes de véhicules électriques et à une image de marque fragilisée par les prises de position politiques de Musk. Le lancement limité des robotaxis à Austin en juin dernier n’a pas dissipé les doutes, surtout après plusieurs incidents de conduite signalés.
La fermeture de Dojo laisse également en suspens le sort du site de Buffalo, dans lequel Tesla avait investi 500 millions de dollars pour y développer l’infrastructure. En parallèle, un autre projet, baptisé Cortex et présenté en 2024 comme un « supercluster d’entraînement géant », reste entouré de mystère.
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Malgré cette réorientation, Musk continue d’affirmer que l’avenir de Tesla se jouera dans l’autonomie et l’IA, avec l’objectif de conserver un avantage technologique face à la concurrence grandissante.