La startup de musique IA Suno se trouve au cœur d’une bataille juridique après avoir admis avoir utilisé des chansons protégées par des droits d’auteur pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle.
Cette confession intervient suite à une plainte déposée par la Recording Industry Association of America (RIAA) en juin, accusant Suno et une autre startup, Udio, d’utiliser de la musique protégée sans autorisation. La RIAA allègue que les deux entreprises ont violé les droits des artistes en utilisant leurs œuvres pour entraîner leurs modèles de génération musicale.
Lire aussi :
- Les startups d’IA les plus prometteuses en Inde selon leurs levées de fonds
- Comment les investissements massifs dans les startups d’IA générative en France influencent-ils le paysage technologique européen ?
L’argument de l’usage équitable présenté par Suno
Dans sa défense, Suno a affirmé que l’entraînement de ses modèles IA avec des chansons disponibles sur l’internet ouvert relève de l’usage équitable (fair use). Le PDG de Suno, Mikey Shulman, a défendu cette position dans un billet de blog, comparant cette pratique à celle d’un enfant qui apprend à écrire des chansons après avoir écouté de la musique. Il soutient que l’apprentissage et l’entraînement de modèles IA sur des données disponibles publiquement ne constituent pas une infraction aux droits d’auteur, mais plutôt un processus d’apprentissage légitime.
La réponse ferme de la RIAA
La RIAA n’a pas tardé à répondre à ces arguments, affirmant que l’utilisation massive de musique protégée par Suno ne peut pas être considérée comme un usage équitable. Selon l’association, Suno a utilisé les œuvres des artistes sans autorisation, compromettant ainsi leur capacité à gagner leur vie. La RIAA a accusé Suno de voler le travail de vie des artistes pour créer des produits qui rivalisent directement avec les originaux, ce qui, selon elle, n’a rien d’équitable. Cette réaction souligne la tension croissante entre les créateurs de contenu et les entreprises technologiques qui exploitent l’IA.
Les implications pour l’avenir de la musique et de l’IA
Cette affaire pourrait avoir des répercussions importantes sur l’avenir de l’industrie musicale et l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la création artistique. Si le tribunal donne raison à Suno, cela pourrait ouvrir la porte à une utilisation plus libre des œuvres protégées pour l’entraînement de modèles IA, modifiant ainsi les règles du jeu pour les créateurs de contenu et les startups technologiques. En revanche, si la RIAA l’emporte, cela pourrait restreindre sévèrement l’utilisation de données protégées par le droit d’auteur, obligeant les entreprises à trouver de nouvelles méthodes pour entraîner leurs modèles IA.
En fin de compte, l’issue de cette affaire pourrait établir un précédent juridique crucial qui influencera non seulement les deux startups impliquées, mais aussi l’ensemble de l’industrie technologique et créative. Les enjeux sont élevés, et tous les yeux sont tournés vers cette bataille judiciaire pour voir comment les tribunaux interpréteront la doctrine de l’usage équitable dans le contexte de l’intelligence artificielle.