Les fabricants chinois de véhicules électriques (VE) sont confrontés à un nouveau défi majeur : un projet de loi de la Chambre des représentants des États-Unis qui pourrait limiter ou interdire l’introduction de leurs véhicules connectés.
Introduit par la représentante Elissa Slotkin, ce projet de loi intervient dans un contexte de guerre commerciale croissante entre les États-Unis et la Chine, exacerbée par la décision de l’administration Biden d’augmenter les droits d’importation sur les VE chinois à 100 %. Cette législation vise à empêcher les fabricants chinois de pénétrer le marché américain avec des véhicules intelligents et abordables avant qu’ils ne deviennent une menace significative pour les constructeurs locaux.
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Les risques de sécurité nationale
Slotkin, ancienne analyste de la CIA et responsable au Pentagone, a exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes concernant les véhicules connectés chinois. Elle souligne que ces véhicules, équipés de capteurs avancés, pourraient transmettre des données sensibles au gouvernement chinois. Ces véhicules offrent au gouvernement chinois une mine d’or d’informations précieuses sur les États-Unis, y compris la capacité de collecter des informations sur nos bases militaires et nos infrastructures critiques, a déclaré Slotkin. Ce projet de loi, intitulé Connected Vehicle National Security Review Act, vise à protéger les intérêts de sécurité nationale en interdisant les véhicules connectés conçus, construits ou fournis par des entreprises liées à la Chine.
Impact sur le marché et les constructeurs
Si cette législation est adoptée, elle pourrait affecter des constructeurs comme Volvo et Polestar, qui appartiennent à Geely Automotive, une entreprise chinoise. Bien que ces marques affirment ne pas partager les données de leurs clients avec la Chine, elles pourraient tout de même être soumises à un examen approfondi. Le projet de loi permettrait également de bloquer l’importation de véhicules connectés fabriqués par des entreprises chinoises dans des pays tiers comme le Mexique. Cela pourrait par exemple concerner BYD, qui cherche à implanter une usine au Mexique.
Une réaction aux risques technologiques
Cette initiative législative reflète une préoccupation croissante concernant les capacités de collecte de données de la Chine. Elle fait suite à une enquête lancée par l’administration Biden sur les risques pour la sécurité nationale posés par les véhicules connectés chinois. Le projet de loi de Slotkin, qui sera présenté après le 3 juin, vise à garantir que les protections de sécurité nationale restent en place, indépendamment des changements futurs dans l’administration américaine. En renforçant ces protections, les États-Unis cherchent à limiter l’influence technologique croissante de la Chine et à protéger leurs infrastructures critiques contre toute menace potentielle.
En conclusion, le projet de loi de Slotkin représente une tentative proactive de la part des États-Unis pour sécuriser leur marché contre les risques posés par les véhicules connectés chinois, tout en soulignant la nécessité d’une vigilance accrue face aux avancées technologiques rapides de la Chine.