La startup californienne Moonvalley, spécialisée dans les outils de génération vidéo par intelligence artificielle, vient de lever 43 millions de dollars en capital-risque, selon un dépôt auprès de la SEC.
Ce nouveau financement s’inscrit dans un contexte de forte concurrence entre les acteurs de l’IA générative, où les innovations se succèdent à un rythme effréné.
Cette levée, qui fait suite à un précédent tour de table de 70 millions de dollars incluant des investisseurs prestigieux comme General Catalyst, Khosla Ventures et Bessemer Venture Partners, montre l’engouement persistant pour les solutions d’IA vidéo, malgré un marché déjà très dense.
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Marey : un modèle vidéo qui mise sur la qualité et la sécurité
Moonvalley a récemment dévoilé Marey, son tout premier modèle de génération vidéo basé sur l’IA, conçu en collaboration avec le studio d’animation Asteria. Ce modèle permet de créer des clips vidéo en haute définition pouvant aller jusqu’à 30 secondes, tout en offrant des contrôles fins de la caméra et des mouvements, un atout de taille pour les créateurs souhaitant un rendu plus précis et professionnel.
Dans un secteur où les risques juridiques liés à l’usage de données protégées sont nombreux, Moonvalley affirme se différencier par une approche plus rigoureuse. Contrairement à certains concurrents qui s’appuient sur des données publiques souvent litigieuses, la startup assure acheter ses datasets auprès de partenaires, en toute légalité. Une méthode proche de celle d’Adobe, qui utilise sa banque d’images et de vidéos Adobe Stock.
Une politique éthique dans un paysage sous tension
Avec la montée en puissance de l’IA dans les secteurs créatifs, la crainte d’un bouleversement massif se renforce. Une étude menée en 2024 par le syndicat Animation Guild estime que plus de 100 000 emplois liés au cinéma, à la télévision et à l’animation pourraient être affectés par les outils génératifs d’ici à 2026.
Face à cela, Moonvalley adopte une posture responsable : ses utilisateurs pourront demander la suppression de leurs données, et les vidéos générées seront encadrées par des garde-fous. À l’instar d’OpenAI avec Sora, Moonvalley bloque les contenus sensibles (NSFW) et empêche la création de vidéos basées sur des personnes réelles ou des célébrités.
Un avenir prometteur pour les créateurs… et les investisseurs
Moonvalley ambitionne de devenir un véritable guichet unique pour les créateurs de vidéos par IA, en proposant une plateforme intuitive, sûre et performante. Alors que des géants comme Google, OpenAI et Runway occupent déjà le terrain, la startup californienne espère tirer son épingle du jeu en misant sur la qualité, l’éthique et la protection des créateurs.
La confirmation du montant total de cette levée de fonds devrait arriver dans les prochaines semaines. D’ici là, Marey pourrait bien séduire une nouvelle génération d’artistes numériques à la recherche d’outils innovants, tout en rassurant l’industrie audiovisuelle par son approche responsable.