Les autorités sud-coréennes ont récemment interdit le téléchargement de l’application DeepSeek sur les magasins d’applications du pays.
Cette décision a été prise par la Commission de Protection des Informations Personnelles (PIPC), qui mène une enquête sur la manière dont cette entreprise chinoise gère les données des utilisateurs. Tant que DeepSeek ne se conformera pas aux lois locales sur la protection de la vie privée, son application restera inaccessible aux nouveaux utilisateurs. Toutefois, ceux ayant déjà installé l’application peuvent continuer à l’utiliser, bien que la PIPC leur conseille fortement de ne pas y entrer de données personnelles.
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Un transfert de données vers ByteDance au cœur des préoccupations
L’une des principales raisons de cette interdiction est la découverte par la PIPC d’un transfert de données d’utilisateurs sud-coréens vers ByteDance, la société mère de TikTok. Cette révélation a soulevé des inquiétudes quant à l’exploitation des informations personnelles par une entreprise chinoise, d’autant plus que les lois sur la cybersécurité en Chine pourraient permettre aux autorités de Pékin d’accéder à ces données. En réponse, DeepSeek a affirmé ne pas avoir pleinement compris les réglementations sud-coréennes avant le lancement de son service dans le pays. La société a depuis nommé un représentant local et s’est engagée à collaborer avec les autorités pour résoudre ces problèmes.
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Une méfiance accrue envers les entreprises chinoises
Le cas de DeepSeek en Corée du Sud n’est pas isolé. D’autres pays ont déjà exprimé des inquiétudes concernant l’utilisation d’applications chinoises. En Australie, DeepSeek a été interdit sur les appareils gouvernementaux, tandis qu’en Italie, l’autorité de protection des données a demandé la suspension du service. De même, Taïwan a décidé d’interdire l’utilisation de cette intelligence artificielle au sein des administrations publiques. Ces décisions témoignent d’une méfiance généralisée envers les entreprises technologiques chinoises, souvent accusées de partager des données avec leur gouvernement.
Quel avenir pour DeepSeek en Corée du Sud ?
Si les utilisateurs ayant déjà installé l’application peuvent continuer à l’utiliser, la PIPC recommande néanmoins d’éviter d’y saisir des informations personnelles tant que l’enquête est en cours. DeepSeek, qui ambitionne de rivaliser avec OpenAI et ChatGPT grâce à son modèle d’intelligence artificielle open source, devra apporter des garanties solides en matière de confidentialité pour espérer récupérer sa place sur le marché sud-coréen. Cette affaire pourrait également influencer la perception des services chinois dans d’autres pays, accentuant les restrictions sur les applications basées en Chine et renforçant les réglementations locales sur la gestion des données personnelles.