Dans le domaine de l’intelligence artificielle, une technique souvent utilisée pour optimiser les modèles est la quantization.
Elle consiste à réduire le nombre de bits nécessaires pour représenter les données d’un modèle. Cependant, des études récentes montrent que cette approche présente certaines limites, particulièrement pour les modèles volumineux et entraînés sur des jeux de données massifs.
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La quantization : une technique efficace, mais jusqu’à quel point ?
La quantization réduit la précision des données en utilisant moins de bits, ce qui allège les calculs et accélère l’inférence des modèles d’IA. Par exemple, de nombreux modèles passent de 16 bits à 8 bits pour diminuer les coûts de calcul. Cependant, selon une étude menée par des chercheurs de Harvard, Stanford et MIT, cette technique n’est pas sans inconvénients. Ils ont observé que plus le modèle d’origine est grand et a été entraîné longtemps, plus la quantization entraîne une dégradation significative des performances. Au lieu de réduire un modèle massif, il pourrait être plus judicieux de concevoir directement un modèle plus petit et mieux optimisé.
Les effets visibles sur les grands modèles
Les géants de l’IA, comme Meta avec son modèle Llama 3, ont déjà remarqué ces effets. Plusieurs développeurs ont signalé que la quantization de Llama 3 entraînait une dégradation plus importante des résultats par rapport à d’autres modèles similaires. Cela pourrait s’expliquer par la méthode d’entraînement intensive utilisée pour ce modèle, avec un volume de données atteignant 15 trillions de tokens, soit bien plus que la génération précédente, Llama 2. L’industrie cherche encore à comprendre jusqu’où elle peut pousser la quantization sans compromettre la qualité des réponses des modèles.
La recherche de solutions : une meilleure approche de la quantization
Face à ces défis, une piste intéressante est d’entraîner les modèles directement en faible précision, plutôt que d’effectuer la quantization après l’entraînement. Par exemple, Nvidia propose des solutions basées sur une précision à 4 bits avec son processeur Blackwell. Cependant, des précisions inférieures à 7 ou 8 bits pourraient entraîner une perte de qualité notable, sauf pour des modèles très volumineux. Cela soulève la question de savoir si la poursuite de la réduction des bits est vraiment la meilleure approche.
Une optimisation délicate et des perspectives d’avenir
Bien que la quantization reste une technique prisée pour réduire les coûts d’inférence, elle n’est pas sans compromis. Selon l’étude, il devient de plus en plus évident que la précision des bits a ses limites, et qu’une réduction trop importante nuit à la qualité des modèles. Les chercheurs envisagent désormais des architectures conçues spécifiquement pour une formation à faible précision, ainsi qu’une meilleure sélection des données d’entraînement. L’avenir de l’IA pourrait ainsi se concentrer davantage sur la qualité des données que sur la taille brute des modèles.
En fin de compte, l’industrie devra peut-être repenser ses méthodes et adopter des stratégies plus nuancées pour équilibrer l’efficacité et la performance.