Lors du Web Summit Qatar, Alexandr Wang, PDG de Scale AI, a défendu une vision tranchée : selon lui, les États-Unis doivent impérativement « gagner la guerre de l’IA ».
Une déclaration qui a suscité de vives réactions, témoignant des divergences d’opinions sur la place de l’intelligence artificielle dans l’équilibre mondial des puissances.
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Une vision américano-centrée qui divise
Lors du Web Summit Qatar, Alexandr Wang a défendu son idée selon laquelle « l’Amérique doit gagner la guerre de l’IA ». Pourtant, lorsqu’un sondage en direct a été réalisé dans la salle, seule une poignée de personnes partageaient cet avis, tandis qu’une majorité semblait en désaccord. Wang justifie sa position en mettant en avant les risques que représenterait une avancée chinoise dans ce domaine, notamment en matière de défense et de cybersécurité.
L’IA comme nouveau champ de bataille entre les grandes puissances
Pour Wang, la course à l’IA oppose principalement les États-Unis et la Chine. Il craint que la Chine ne dépasse les nations occidentales en développant des armes autonomes pilotées par l’IA, sans contrôle humain. Il met également en avant l’impact des valeurs culturelles sur les modèles d’IA, affirmant que les modèles américains privilégient la liberté d’expression, tandis que les modèles chinois intégreraient des biais issus de leur régime politique.
Un partenariat stratégique avec le Qatar
Ironie du sort, alors que Wang met en garde contre l’influence gouvernementale sur l’intelligence artificielle, son entreprise vient d’annoncer un accord avec le gouvernement qatari. Ce partenariat vise à développer une cinquantaine d’applications gouvernementales basées sur l’IA, dans des domaines aussi variés que l’éducation et la santé.
Ce positionnement soulève des interrogations sur la cohérence de son discours. Peut-on prôner la suprématie technologique américaine tout en collaborant avec des gouvernements étrangers ? Cette annonce illustre la complexité du marché de l’intelligence artificielle, où les enjeux économiques et stratégiques s’entremêlent avec les considérations idéologiques.
Une position qui séduit le secteur de la défense
Si la rhétorique nationaliste de Wang divise le public, elle trouve néanmoins un écho favorable auprès du Département de la Défense américain. Scale AI collabore avec des géants de la tech comme Microsoft, OpenAI et Meta, contribuant à l’entraînement des modèles d’IA utilisés dans divers secteurs, y compris la défense.
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L’idée d’une IA sous contrôle américain sert donc autant une ambition géopolitique qu’un intérêt économique. Mais la question demeure : l’intelligence artificielle doit-elle être un outil de domination ou un levier de coopération internationale ? La réponse à cette question façonnera l’avenir technologique du monde.