Dans son livre The Optimist, la journaliste Keach Hagey retrace le parcours de Sam Altman, PDG d’OpenAI, en explorant ses origines, ses convictions profondes et ses contradictions.
Dès l’enfance, Altman se distingue par une ambition hors du commun et une capacité à convaincre les autres de croire en ses idées. Issu d’une famille marquée par l’idéalisme de son père et la détermination de sa mère médecin, il se construit dans le Midwest, en tant que jeune homosexuel face à un environnement conservateur. Ces expériences forgent chez lui une foi profonde dans le progrès et une grande résilience, malgré une anxiété omniprésente qu’il apprendra plus tard à canaliser.
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Un meneur instinctif dans un écosystème instable
Le livre s’attarde notamment sur un moment-clé de l’histoire récente d’OpenAI : le licenciement temporaire d’Altman, surnommé en interne « le Blip ». Hagey y voit le symptôme d’une gouvernance instable, où une structure à but non lucratif contrôle une entité à but lucratif comme OpenAI. Ce paradoxe soulève de nombreuses interrogations sur la capacité de l’entreprise à lever des fonds de manière durable. Pour Hagey, cette fragilité structurelle pourrait compromettre l’avenir d’OpenAI si elle n’est pas résolue, même si Altman semble, selon elle, taillé pour relever ce défi.
Un stratège pragmatique au-delà des étiquettes politiques
Keach Hagey dépeint aussi un homme à l’aise avec les paradoxes politiques. Bien que ses opinions soient globalement progressistes, Altman a su naviguer avec habileté sous l’administration Trump, en misant sur des projets communs comme la construction de centres de données massifs. Elle le décrit comme un négociateur né, à l’image de Donald Trump, capable de sceller des accords importants avec des interlocuteurs très différents. Cette capacité à parler à tous les camps, sans perdre de vue ses objectifs à long terme, fait d’Altman une figure atypique, mais redoutablement efficace.
L’homme derrière la vision de l’IA
Au-delà de l’homme d’affaires, Hagey insiste sur la dimension morale du projet OpenAI. Pour elle, Altman incarne une vision où l’intelligence artificielle doit être encadrée, orientée et régulée au service du bien commun. Son intérêt pour les partenariats public-privé et son admiration pour les modèles de laboratoires financés par l’État reflètent une conviction ancienne : l’IA ne doit pas échapper à l’intérêt général. Et s’il est à la tête de ce bouleversement, c’est peut-être, comme le suggère le titre du livre, parce qu’il était tout simplement « né pour ce moment ».