L’application de messagerie chiffrée Signal connaît un regain de popularité sans précédent à la suite d’un scandale impliquant l’administration Trump.
Une erreur inhabituelle a conduit à l’ajout accidentel de Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef de The Atlantic, dans un groupe Signal où étaient échangées des informations sensibles sur une attaque militaire contre les Houthis au Yémen. Ce faux pas, devenu viral, a entraîné un pic historique des téléchargements de l’application.
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Une fuite embarrassante… mais bénéfique pour Signal
L’incident a d’abord attiré l’attention des médias, puis celle du grand public. Selon les données d’Appfigures, le jour où l’affaire a éclaté, les téléchargements de Signal ont bondi de 26 %. Dès le lendemain, l’application enregistrait 193 000 installations, atteignant un record absolu de 195 000 téléchargements en une seule journée. À titre de comparaison, Signal enregistre habituellement une moyenne de 95 000 téléchargements quotidiens.
Aux États-Unis, le chiffre a grimpé de 45 %, tandis qu’au Yémen, pays directement concerné par les discussions, les téléchargements ont augmenté de 42 %. Ce phénomène confirme une fois de plus que la controverse attire l’attention, même pour des outils techniques de niche.
Une mauvaise manipulation, pas une faille de sécurité
Contrairement à ce que certains auraient pu imaginer, la sécurité de l’application n’a pas été compromise. Le journaliste a simplement été ajouté par erreur dans un groupe privé où figuraient de hauts responsables, dont le secrétaire à la Défense Peter Hegseth et le vice-président J.D. Vance. Bien que ce dernier ait nié le partage de véritables “plans de guerre”, The Atlantic a publié les échanges, révélant des discussions concrètes sur le lieu, l’heure et les armes utilisées pour l’attaque prévue.
Le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz a reconnu sa responsabilité dans la création du groupe, tout en minimisant la portée de l’incident. De son côté, Donald Trump a préféré attaquer les médias, les accusant de monter l’affaire en épingle.
Un effet boule de neige sur la notoriété de l’app
Cet épisode montre comment un incident politique peut influer directement sur la popularité d’une application. Signal, qui s’adresse principalement aux utilisateurs soucieux de confidentialité, bénéficie ici d’une publicité involontaire mais très efficace. Pour de nombreux utilisateurs, l’adoption de Signal est motivée par la volonté de protéger leurs échanges dans un contexte de surveillance accrue.
L’affaire souligne également l’importance de la messagerie sécurisée dans les échanges officiels — et les conséquences d’un simple geste mal maîtrisé. Si le scandale a pu ternir l’image de certains responsables politiques, il a au contraire offert à Signal une vitrine mondiale inespérée.