Les « modèles du monde » en intelligence artificielle, également appelés « simulateurs du monde », sont perçus comme une avancée majeure dans le domaine de l’IA.
Des figures de l’industrie, comme Fei-Fei Li de World Labs, ont récemment levé des millions pour développer ces modèles. Mais que sont exactement les modèles du monde, et pourquoi suscitent-ils autant d’intérêt ?
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Des modèles inspirés du cerveau humain
Les modèles du monde tirent leur concept des modèles mentaux humains. Le cerveau humain est capable de percevoir des informations sensorielles, comme la vue ou le toucher, et de les transformer en représentations concrètes du monde. C’est ainsi que, par exemple, un joueur de baseball anticipe la trajectoire d’une balle et ajuste instinctivement ses mouvements en conséquence. En IA, les modèles du monde visent à reproduire cette capacité en apprenant à prévoir les interactions physiques et comportementales dans des situations diverses, permettant ainsi une prise de décision plus intuitive.
Applications potentielles : des vidéos réalistes aux simulations en 3D
Les applications des modèles du monde en IA sont nombreuses et très prometteuses. Un domaine clé est celui de la génération de vidéos. Contrairement aux modèles génératifs actuels, qui manquent souvent de cohérence, un modèle du monde ayant assimilé les lois physiques (par exemple, pourquoi un ballon tombe au sol) peut générer des vidéos beaucoup plus réalistes. Cette technologie pourrait transformer le monde du jeu vidéo, du cinéma et de la réalité virtuelle en offrant des expériences immersives et visuellement crédibles. Des entreprises comme OpenAI et Runway travaillent déjà sur ces applications, utilisant leurs modèles pour créer des simulations de jeux ou des environnements 3D interactifs.
Les défis technologiques et éthiques
Cependant, plusieurs obstacles subsistent avant que les modèles du monde ne puissent réaliser pleinement leur potentiel. Le principal défi est la puissance de calcul nécessaire : leur entraînement demande des ressources informatiques considérables, souvent bien au-delà de ce que nécessitent les modèles d’IA actuels. Par ailleurs, les modèles du monde, comme toutes les IA, sont susceptibles de reproduire les biais présents dans leurs données d’entraînement. Par exemple, un modèle entraîné sur des vidéos de villes européennes en été pourrait mal comprendre un environnement urbain asiatique en hiver, ce qui limite sa pertinence et son utilité.
Un futur où l’IA devient plus intuitive
Malgré les défis, les experts estiment que les modèles du monde pourraient, dans un avenir proche, combler le fossé entre l’IA et le monde réel. En donnant aux machines la capacité de raisonner et d’interagir de manière autonome, cette technologie pourrait transformer de nombreux secteurs, de la réalité virtuelle à la prise de décision en temps réel pour les robots.