GibberLink, un projet développé lors d’un hackathon à Londres, a captivé l’attention des internautes et des experts en intelligence artificielle.
Conçu par deux ingénieurs logiciels de Meta, Boris Starkov et Anton Pidkuiko, cet outil permet aux agents IA de se reconnaître mutuellement lorsqu’ils sont en communication téléphonique. Une fois cette reconnaissance établie, ils abandonnent le langage humain au profit d’un protocole de communication plus efficace : le GGWave. Ce projet, qui à première vue pourrait sembler anecdotique, soulève des questions profondes sur l’avenir des interactions entre les machines.
Lire aussi :
- L’IA représente-t-elle une opportunité sans précédent pour l’humanité ou un danger croissant pour la société ?
- Google dévoile SpeciesNet : une IA open source pour l’identification de la faune sauvage
GGWave : un langage plus rapide pour les IA
Le protocole GGWave repose sur une bibliothèque open source de sons, chaque son correspondant à une petite unité de données. Contrairement à la parole humaine, ce système permet une transmission d’informations plus rapide et plus efficace entre les agents IA. Pour un humain, cela ressemble à une série de bip et de sons électroniques, à l’image des anciens modems téléphoniques. Si aujourd’hui il est rare que deux IA se retrouvent en communication directe par téléphone, l’évolution rapide du secteur laisse entrevoir un avenir où cela pourrait devenir courant, notamment dans les centres d’appels où les agents IA remplacent progressivement les opérateurs humains.
Comment les agents IA transforment-ils notre façon d’automatiser les tâches quotidiennes ?
Une démonstration virale et des réactions mitigées
Depuis sa présentation au hackathon, GibberLink a suscité un intérêt massif sur les réseaux sociaux. Une vidéo de démonstration a dépassé les 15 millions de vues sur X (anciennement Twitter), attirant l’attention de figures influentes comme Marques Brownlee. Cette notoriété soudaine a engendré des réactions variées : certains voient en GibberLink une avancée technologique prometteuse, tandis que d’autres s’inquiètent des implications de communications entre IA totalement incompréhensibles pour les humains.
Un projet open source avec un avenir incertain
Malgré l’engouement, les créateurs de GibberLink assurent qu’ils n’ont pas l’intention de le commercialiser. Le code source du projet est déjà disponible sur GitHub, permettant à la communauté d’expérimenter et d’améliorer l’outil. Néanmoins, cette popularité soudaine a entraîné quelques dérives : des cybersquatteurs ont acheté le nom de domaine GibberLink.com pour le revendre à prix d’or, tandis que d’autres ont lancé des cryptomonnaies et des formations douteuses exploitant le nom de GibberLink. Pour l’instant, Starkov et Pidkuiko affirment vouloir continuer à développer certains outils liés à leur projet, mais sans objectifs commerciaux immédiats.
Ce projet soulève donc autant de fascination que de questionnements sur l’avenir des communications entre IA. Si GibberLink marque une étape dans l’évolution des interactions entre agents artificiels, il reste à voir comment cette technologie sera intégrée dans des applications concrètes à l’avenir.