Le régulateur britannique de la concurrence, la Competition and Markets Authority (CMA), a annoncé que le partenariat entre Microsoft et OpenAI ne remplit pas les critères nécessaires pour être soumis à une enquête au titre de la loi sur la concurrence du Royaume-Uni.
Cette décision marque un tournant important dans l’évaluation des collaborations entre grandes entreprises technologiques et startups spécialisées dans l’intelligence artificielle.
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Une influence sans contrôle total
Depuis plusieurs mois, la CMA surveillait de près la relation entre Microsoft et OpenAI. L’autorité craignait que l’investissement massif de Microsoft – près de 14 milliards de dollars depuis 2019 – ne lui confère un contrôle excessif sur la politique commerciale d’OpenAI. L’influence de Microsoft avait été particulièrement scrutée après son rôle clé dans le retour de Sam Altman à la tête d’OpenAI en novembre 2023.
Toutefois, après une analyse approfondie, la CMA a conclu que Microsoft ne possède pas de contrôle direct sur OpenAI. Selon le régulateur, l’entreprise de Redmond exerce une “influence matérielle importante”, mais cela ne suffit pas à constituer une situation de fusion ou d’acquisition nécessitant une enquête approfondie.
Des ajustements qui ont modifié l’équilibre
Plusieurs changements récents dans le partenariat entre Microsoft et OpenAI ont pesé dans la balance. En janvier 2024, Microsoft a modifié son accord de cloud computing avec OpenAI, en adoptant un modèle où elle conserve un “droit de premier refus” pour certains services de calcul. Par ailleurs, Microsoft a assoupli ses restrictions, permettant à OpenAI d’explorer d’autres options pour développer ses infrastructures, notamment un partenariat avec SoftBank pour un centre de données estimé à 500 milliards de dollars.
Un autre facteur clé a été la décision de Microsoft de renoncer à son siège au conseil d’administration d’OpenAI. Cette démarche a réduit les risques de voir le partenariat qualifié de prise de contrôle, évitant ainsi un examen plus strict des autorités de régulation.
Un marché de l’IA sous haute surveillance
Cette décision de la CMA s’inscrit dans un contexte plus large où les régulateurs mondiaux surveillent de près les investissements des géants technologiques dans l’intelligence artificielle. L’objectif est d’empêcher une concentration excessive du pouvoir dans ce secteur émergent. Malgré cette vigilance, aucune preuve de pratiques anticoncurrentielles n’a été trouvée jusqu’à présent.
Le cas de Microsoft et OpenAI fait écho à une précédente enquête de la CMA sur la collaboration entre Google et Anthropic, un concurrent direct d’OpenAI. Là encore, la CMA avait conclu que l’accord ne compromettait pas la concurrence et n’avait pas imposé de restrictions aux entreprises concernées.
En conclusion, bien que Microsoft et OpenAI aient échappé à une enquête pour le moment, le débat sur la régulation des investissements dans l’IA reste ouvert.