Microsoft a récemment dévoilé une démo jouable dans le navigateur du célèbre jeu Quake II, entièrement générée par intelligence artificielle.
Ce projet, qui sert avant tout de vitrine technologique, met en avant les capacités de la plateforme Copilot AI dans le domaine du jeu vidéo. Cependant, même si l’initiative suscite la curiosité, Microsoft reconnaît elle-même les limites importantes de cette expérience.
Lire aussi :
- Meta dévoile Llama 4 : des modèles d’IA plus ouverts, plus puissants et prêts à concurrencer les géants
- Midjourney V7 : un nouveau modèle d’IA qui repousse les limites de la génération d’images
Un niveau jouable, mais loin d’un vrai jeu
Accessible via un simple navigateur, cette démonstration permet aux utilisateurs de se déplacer quelques minutes dans un niveau de Quake II. Elle a été rendue possible grâce à la famille de modèles IA baptisée Muse, conçue pour simuler des environnements vidéoludiques. L’utilisateur interagit avec l’environnement en temps réel via son clavier, simulant ainsi une expérience de jeu.
Les chercheurs de Microsoft se sont appuyés sur les données du jeu Quake II, propriété de l’entreprise depuis l’acquisition de ZeniMax. Ils se disent satisfaits d’avoir pu recréer certaines mécaniques de base : mouvements, sauts, tirs, explosions de barils… Pourtant, ils précisent que cette démonstration doit être vue comme “jouer avec le modèle” et non comme “jouer au jeu”.
Des défauts majeurs qui limitent l’immersion
Les chercheurs ne cachent pas les failles de leur système. Parmi les problèmes notables : une gestion défaillante de la mémoire visuelle (l’IA oublie les objets hors champ après 0,9 seconde), des ennemis flous, des jauges de vie et de dégâts incorrectes, et un comportement erratique des éléments du décor. Ces faiblesses donnent parfois lieu à des situations absurdes, comme la possibilité de faire disparaître ou apparaître des ennemis en regardant simplement le sol, ou de “téléporter” le joueur en levant les yeux vers le ciel.
Ces défauts, bien que parfois amusants, montrent que la technologie n’est pas encore prête à remplacer des moteurs de jeu traditionnels. Le journaliste et game designer Austin Walker a d’ailleurs critiqué cette approche, soulignant que la reproduction IA d’un jeu ne saurait capturer la complexité de son design, de ses mécaniques internes et de ses cas-limites imprévus qui font toute la richesse du gameplay.
Le partenariat entre Microsoft et OpenAI échappe à une enquête du régulateur britannique
Un aperçu prometteur, mais encore loin d’une vraie révolution
Si cette démonstration de Microsoft ne remplace en rien un jeu vidéo complet, elle illustre une avancée notable dans la recherche sur l’interaction homme-IA. En utilisant l’IA pour simuler des environnements interactifs, Microsoft ouvre la voie à des usages futurs dans l’archivage de jeux anciens, la création rapide de prototypes ou encore l’apprentissage du game design. Mais pour l’heure, la promesse reste limitée à une curiosité technologique… plutôt qu’à une révolution ludique.