L’intelligence artificielle progresse rapidement, mais est-elle capable de comprendre, de raisonner et de planifier comme le fait un cerveau humain ?
Pour Yann LeCun, chef scientifique de l’IA chez Meta, la réponse est non, du moins pour l’instant. Il estime que nous pourrions atteindre ce niveau dans environ dix ans, grâce à une approche innovante connue sous le nom de « modèles du monde ».
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Comprendre les limites actuelles de l’IA
Malgré des avancées considérables dans le domaine de l’IA, LeCun souligne que les modèles actuels, tels que ceux utilisés dans ChatGPT ou d’autres systèmes d’IA, ne sont pas encore capables de véritablement comprendre le monde qui les entoure. Ces modèles fonctionnent principalement en prédisant les prochains mots ou pixels, mais ils manquent d’une réelle compréhension en trois dimensions de leur environnement.
L’IA actuelle excelle dans certaines tâches, mais elle est encore loin d’égaler les capacités humaines dans des contextes plus complexes. Par exemple, bien que l’IA puisse générer des réponses basées sur des données, elle ne peut pas accomplir des tâches simples de manière intuitive, comme nettoyer une pièce en désordre ou conduire un véhicule.
Les modèles du monde : Une nouvelle approche
Pour combler ce fossé, LeCun propose l’utilisation de « modèles du monde ». Un modèle du monde est une représentation mentale de la façon dont le monde fonctionne. En s’appuyant sur cette représentation, l’IA pourrait prédire les conséquences de ses actions, tout comme un humain le ferait. Cette capacité à planifier et à prévoir les résultats d’une série d’actions serait un grand pas en avant pour l’IA.
LeCun explique que, grâce à un modèle du monde, une IA pourrait par exemple visualiser une chambre en désordre et comprendre immédiatement quelles actions entreprendre pour la ranger. Elle n’aurait pas besoin d’essayer plusieurs méthodes, car elle pourrait prévoir les résultats avant même de les appliquer, comme le ferait un humain.
L’avenir des modèles du monde dans l’IA
Chez Meta, le laboratoire FAIR (Fundamental AI Research) travaille activement sur ces modèles du monde. Selon LeCun, cette approche pourrait révolutionner la manière dont l’IA fonctionne, lui permettant d’accomplir des tâches plus complexes et de mieux interagir avec le monde physique. Cependant, la création de ces modèles est un processus long et difficile, qui pourrait encore prendre plusieurs années.
LeCun admet que cette technologie est loin d’être prête, mais il reste convaincu qu’elle représente l’avenir de l’IA. D’ici une décennie, ces modèles du monde pourraient permettre à l’intelligence artificielle de rivaliser avec les capacités humaines, ouvrant la voie à une nouvelle ère dans le domaine de l’intelligence artificielle.